
L’Égypte a convaincu mardi les dirigeants arabes, réunis au Caire dans le cadre d’un sommet de la Ligue arabe, d’adopter son projet alternatif pour mener la reconstruction de la bande de Gaza sans en chasser les Palestiniens, contrairement au plan "Riviera" évoqué par Donald Trump.
Un plan alternatif à la "Riviera du Moyen-Orient" voulue par Donald Trump. Les pays arabes ont adopté, mardi 4 mars, le projet présenté par l’Égypte pour mener à bien la reconstruction de la bande de Gaza sans en chasser les Palestiniens, a déclaré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi en clôture d’un sommet extraordinaire organisé au Caire.
Les dirigeants arabes ont mis en garde contre les tentatives "odieuses" de déplacement des Gazaouis et appelé à unifier les Palestiniens sous le parapluie de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), excluant de fait le mouvement islamiste Hamas, qui n’en fait pas partie.
Ils ont convenu de créer un fonds destiné à financer la reconstruction de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, en appelant à une contribution internationale pour accélérer le processus.
La bande de Gaza serait administrée durant une période transitoire par un comité de technocrates palestiniens, avant que l’Autorité palestinienne n’en reprenne le contrôle.
Ce plan devrait toutefois se heurter à l’opposition d’Israël, qui a promis d’éliminer le Hamas, mais exclu aussi tout rôle futur pour l’Autorité palestinienne, basée en Cisjordanie occupée.
Le Caire a présenté un plan d’un montant de 53 milliards de dollars sur cinq ans, une estimation équivalente à celle de l’ONU, pour reconstruire la bande de Gaza. (...)
Le Hamas salue le plan arabe, Abbas promet des élections
Ce sommet s’est réuni dans un contexte de blocage sur la suite du cessez-le-feu en place depuis le 19 janvier, entre Israël, qui réclame la "démilitarisation totale" de Gaza, et le Hamas, qui insiste pour y rester.
Le mouvement islamiste s’était emparé du pouvoir dans le territoire en 2007, après en avoir chassé l’Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas.
"L’État de Palestine assumera ses responsabilités dans la bande de Gaza par le biais de ses institutions gouvernementales", a affirmé devant le sommet Mahmoud Abbas, âgé de 89 ans.
Le président palestinien s’est dit prêt à organiser "l’année prochaine" des élections présidentielle et législatives dans les Territoires palestiniens, "à condition que les conditions soient réunies". Il n’a pas donné de calendrier, ni expliqué comment de telles élections pourraient avoir lieu dans la bande de Gaza en ruines.
Le Hamas a "salué" de son côté le plan arabe ainsi que la création d’un comité chargé de gérer le territoire après la guerre. (...)
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lui aussi présent au Caire, a affirmé que l’ONU"soutenait fermement" le plan arabe. (...)
Selon Abdel Fattah al-Sissi, le plan pour la reconstruction de Gaza doit aller de pair avec des mesures politiques et sécuritaires pour assurer la paix, avec la participation de pays de la région et le soutien de la communauté internationale.