
Les autorités grecques ont commencé à former des garde-côtes libyens sur l’île de Crète. Les deux pays tentent de renforcer leurs relations bilatérales après plusieurs années de tensions.
Dans le cadre d’un plan visant à réduire le nombre d’arrivées de migrants sur les îles grecques, en particulier sur l’île méridionale de Crète, la Grèce accueille et forme actuellement des garde-côtes libyens chargés d’intercepter les migrants en mer.
(...) l’État libyen est régi par deux gouvernements parallèles et Athènes traite à la fois avec le gouvernement basé à Tripoli et reconnu par l’ONU, et avec l’administration dissidente établie à Benghazi, dans l’est de la Libye et dirigée par le maréchal Khalifa Haftar. Ce dernier bénéficie du soutien de la Russie, de l’Égypte ou encore des Émirats arabes unis.
La Grèce justifie sa démarche d’équilibriste en soulignant qu’elle a besoin de l’aide des deux administrations pour limiter le nombre de départs de migrants depuis les côtes libyennes. (...) (...)
Cette question joue également un rôle dans le processus de formation actuel en Crète : selon l’agence de presse Reuters, des agents de l’est de la Libye ont participé ces derniers jours aux formations, notamment sur les opérations de patrouilles et de recherche et sauvetage.
Bientôt, ce sera au tour des agents de l’ouest de la Libye de se joindre au programme.
Frontière maritime contestée
Une autre question ayant suscité des tensions ces dernières années est l’accord sur les frontières maritimes signé en 2019 entre le gouvernement officiel libyen, basé à Tripoli et la Turquie, au grand dam de la Grèce.
La zone maritime en question revêt une importance particulière pour Athènes, car elle pourrait regorger de réserves d’hydrocarbures.
Malgré le désaccord sur les limites exactes de cette frontière, la Grèce a lancé un appel d’offres public au début de l’année pour lancer des forages exploratoires, provoquant la colère de la Libye.
Dans le but d’améliorer les relations entre les deux pays, Athènes a invité le gouvernement libyen reconnu internationalement à entamer des négociations sur la délimitation des zones économiques exclusives en Méditerranée. Ces discussions devraient avoir lieu dans les prochains mois.