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La France serait-elle arrivée là où elle va ?
#Macron #extremedroite
Article mis en ligne le 7 janvier 2024
dernière modification le 4 janvier 2024

Dans son intervention télévisée du 20 décembre le président de la République française a explicitement repris à son compte la stratégie du Premier ministre hongrois, venu lui aussi du centre droit : « Si on veut que le Rassemblement national et ses idées n’arrivent pas aux responsabilités, il faut traiter les problèmes qui le nourrissent » – en clair, appliquer le programme de l’extrême droite pour lui couper l’herbe sous les pieds.

L’alignement électoraliste d’Emmanuel Macron sur le Rassemblement national est aujourd’hui aveuglant. Marine Le Pen clame elle-même sa « victoire idéologique », un an et demi après que le fraîchement réélu président de la République eut reconnu, le 24 avril 2022, que le vote anti-Le Pen en sa faveur l’« obligeait ».

Le vote de la loi contre l’immigration (...)

Invocation du « retour à l’autorité » comme seule réponse aux émeutes sociales dans les banlieues ; pression de la France pour que le Media Freedom Act européen comporte des clauses dérogatoires au nom de la défense de la sécurité nationale ; surveillance policière ou gardes à vue de reporters trop curieux ou informés ; arrestation de syndicalistes pour « apologies du terrorisme » à la suite d’une pétition de soutien aux Palestiniens (...)

appel du député macroniste Karl Olive à adopter des « lois d’exception » (sic) permettant d’interdire le droit de grève lorsque se tiennent de grands événements sportifs ; non renouvellement, par le gouvernement, de l’agrément de l’association Anticor l’autorisant à se porter partie civile dans des affaires de corruption qui impliquent éventuellement des personnalités politiques ; qualification, par Emmanuel Macron, de la disposition constitutionnelle interdisant d’exercer plus de deux mandats présidentiels consécutifs de « funeste connerie » (...)

Soucieux de ne pas « s’impuissanter » (sic) Emmanuel Macron est de plus en plus zigzaguant, impérieux, méprisant et solitaire. Il se noie dans les détails. Il est devenu le ministre de tout et de rien. Il érige l’éducation en « domaine réservé » du chef de l’Etat. (...)

Il prend la défense de Gérard Depardieu, accusé d’agressions sexuelles, en réitérant les sous-entendus complotistes d’un Cyril Hanouna et en interférant dans le cours d’une instruction judiciaire bien qu’il soit garant constitutionnel de l’indépendance de la justice. (...)

Son hybris est devenue telle qu’il assiste à la messe du pape à Marseille le 23 septembre et qu’il s’autorise une cérémonie d’Hanoukka à l’Elysée, en violation flagrante de la loi de 1905 de séparation des cultes et de l’Etat, à la consternation du Conseil représentatif des institutions juives de France.

Son mode de gouvernement a quelque chose de grotesque. Jusqu’à souhaiter que le Conseil constitutionnel invalide certaines dispositions de la loi contre l’immigration dont il a lui-même pris l’initiative et qu’il a imposée à ce qui lui reste de majorité. (...)

Tout cela sent la fin d’un règne qui n’a jamais commencé, faute d’avoir obtenu une majorité absolue à l’Assemblée nationale en 2022 (...)

Alors que les sondages donnent au Rassemblement national 37% des suffrages exprimés aux prochaines élections européennes l’on voit mal, dans l’état actuel des choses, ce qui pourrait empêcher son arrivée à l’Elysée dans trois ans. Ni l’abstentionnisme des jeunes ni les invectives d’un Jean-Luc Mélenchon ne pourront y faire obstacle. Pas plus que l’invocation de l’« Europe ». (...)

La triste vérité est que les démocrates sont en passe de perdre non pas une bataille, mais une guerre idéologique (...)

De ce point de vue la présence comme invité d’honneur du pogromeur Narendra Modi à la célébration du 14-Juillet fut d’une indécence exemplaire.

La révolution conservatrice est bien « en marche » en France, qu’alimentent la déferlante de l’extrême droite sur les réseaux sociaux, l’empire éditorial et médiatique de Vincent Bolloré, l’activisme violent des jeunes militants identitaristes et l’entrisme des partisans d’Eric Zemmour dans les conseils des parents d’élèves. (...)