La nomination de Patrick Hetzel au ministère de la Recherche avait déjà été accueillie avec scepticisme par le monde universitaire. Pas seulement parce qu’il avait réclamé, du temps où il était au Sénat, une « commission d’enquête relative à l’entrisme idéologique et aux dérives islamo-gauchistes dans l’enseignement supérieur », mais surtout en raison de ses prises de position douteuses sur l’hydroxychloroquine et les vaccins anti-Covid. (...)

Sans que cela ne soit mentionné dans son agenda officiel, le ministre de la Recherche a participé à un événement du syndicat étudiant l’UNI organisé à Paris. La formation, qui ne cesse de dériver vers l’extrême droite, l’a d’ailleurs chaleureusement remercié dans un tweet. « Merci d’être aux côtés de l’UNI monsieur le ministre ! », s’est félicité le syndicat, qui ne compte plus aucun élu au Centre national des œuvres universitaires et scolaires (CNOUS) depuis 2010 et occupe un seul des 11 sièges dévolus aux étudiants au Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER).

La gauche et la Macronie s’indignent (...)

Un syndicat d’extrême droite ?

Fondée en 1969, l’Union nationale inter-universitaire (UNI) est considérée par nombre d’observateurs comme étant au carrefour de la droite et de l’extrême droite, même si l’organisation a longtemps été proche de l’UMP, puis des Républicains (parti dont est issu Patrick Hetzel). En cause, un glissement progressif opéré ces dernières années, ayant conduit à retrouver de (très) nombreux cadres du syndicat étudiant au sein de mouvements identitaires. Le médiatique Samuel Lafont, conseiller numérique d’Éric Zemmour, a par exemple débuté sa carrière militante à l’UNI.

Dans le livre L’Extrême droite, nouvelle génération (éd. Denoël), les journalistes Marylou Magal (L’Express) et Nicolas Massol (Libération) démontrent avec précision les liens existant entre l’UNI et le marigot militant de l’extrême droite radicale qui souhaite casser la digue séparant la droite républicaine du Rassemblement national (...)