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L’un des pesticides les plus utilisés en Europe nuit gravement à la biodiversité
#agriculture #pesticides #biodiversite #Europe
Article mis en ligne le 23 octobre 2024
dernière modification le 21 octobre 2024

Ne vous fiez pas à son nom : la lambda-cyhalothrine (λ-cyhalothrine) est tout sauf un pesticide "lambda". Cet insecticide de la famille des pyréthrinoïdes est en effet l’un des plus utilisées dans l’Union européenne, notamment sur les cultures de céréales, de tubercules (pommes de terre, par exemple) et de fruits. Et cela n’est pas sans conséquence sur l’écosystème, d’après une récente étude.

Présentant leurs résultats dans la revue Science of The Total Environment le 23 septembre 2024, des chercheurs européens ont capturé des insectes dans les champs agricoles (colza, blé, oliviers…) de cinq pays de l’UE : le Portugal, le Royaume-Uni, l’Allemagne, la Pologne et l’Espagne. Ces spécimens appartenaient à une cinquantaine d’espèces bénéfiques aux cultures, connues en particulier pour réguler naturellement les populations de ravageurs.

l’étude révèle que lorsqu’il est appliqué à la dose recommandée, ce pesticide a un fort effet négatif sur la quasi-totalité des insectes avec lesquels il entre en contact.

"La λ-cyhalothrine ne fait pas la distinction entre les insectes nuisibles (tels que les pucerons, certains coléoptères et papillons de nuit, NDLR) et les insectes bénéfiques pour les cultures (coccinelles et araignées), et constitue une menace pour la biodiversité", résume Berta Caballero, conservatrice des arthropodes au Musée des sciences naturelles de Barcelone, coauteure.

Selon les estimations les plus récentes, la diversité des insectes diminue au rythme alarmant de 2,5 % par an (Ziesche et al., 2023), ce qui se traduit par la perte d’environ 25 000 espèces chaque année, ou près de trois par heure. Outre le changement climatique et la perte d’habitat, l’utilisation massive de pesticides de synthèse dans l’agriculture est pointée du doigt comme l’une des principales causes de ce déclin. (...)

Les auteurs de cette nouvelle étude remettent par ailleurs en cause la fiabilité des études utilisées pour approuver de nouveaux pesticides, puisque celles-ci sont souvent basées sur des tests effectués sur une seule espèce : l’abeille domestique. (...)