
Le président russe, Vladimir Poutine, a indiqué vendredi "ne pas exclure" la prise, par la Russie, de la ville ukrainienne de Soumy, tout en assurant ne pas chercher la "capitulation" de son voisin. Kiev l’a de son côté accusé de faire ainsi preuve de "mépris" envers le processus de paix initié par les États-Unis.
Les forces russes – qui mènent une offensive à grande échelle en Ukraine depuis février 2022 –, avancent progressivement sur le front depuis plus d’un an et ont fait récemment une percée dans la région ukrainienne de Soumy, frontalière de la Russie.
"Nous n’avons pas pour objectif de prendre Soumy, mais en principe, je ne l’exclus pas", a déclaré le président russe, lors d’une discussion au Forum économique de Saint-Pétersbourg, autrefois surnommé le "Davos russe". "Ils représentent une menace permanente pour nous, en bombardant constamment les zones frontalières", a ajouté Vladimir Poutine en parlant des forces ukrainiennes.
La ville de Soumy, qui se situe à environ 30 kilomètres de la frontière russe, a été largement prise pour cible depuis le début de l’offensive de Moscou qui occupe environ un cinquième de l’Ukraine et revendique quatre régions, en plus de la Crimée, annexée en 2014.
"Les déclarations cyniques de Poutine témoignent d’un mépris total pour les efforts de paix américains (...) Le seul moyen de contraindre la Russie à la paix est de la priver de son sentiment d’impunité", a réagi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiga, dans un message publié sur X.
Une "zone tampon"
Dans une série de remarques à la tonalité belliqueuse, Vladimir Poutine a de fait semblé nier l’existence de l’État ukrainien, comme il l’a déjà fait par le passé. "Je considère les Russes et les Ukrainiens comme un seul peuple. Dans ce sens, toute l’Ukraine est nôtre", a lancé le président russe, avant d’ajouter : "Il y a un proverbe qui dit : là où un soldat russe met un pied, cela nous appartient". (...)
Pourparlers dans l’impasse
Sur le plan de la diplomatie, les pourparlers entre les deux pays – engagés sous la pression du président américain Donald Trump – sont dans l’impasse après deux rounds de négociations à Istanbul, en mai et juin.
Ces réunions n’ont pas débouché sur un cessez-le-feu susceptible de mettre fin au conflit qui a fait au moins des dizaines de milliers de morts et de blessés en un peu plus de trois ans.
La Russie a rejeté la trêve "inconditionnelle" voulue par l’Ukraine, qui a, pour sa part, qualifié d’"ultimatums" les exigences russes.
Vladimir Poutine refuse de participer en personne aux pourparlers de paix et il a expliqué jeudi qu’il ne rencontrerait son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky que lors de la "phase finale" des négociations.
Il insiste pour que l’Ukraine renonce aux territoires dont la Russie revendique l’annexion, mais Kiev rejette toute occupation de son territoire par son voisin. (...)