
Les dialectes indo-européens fascinent autant qu’ils questionnent. À la racine de nombreuses langues encore parlées de nos jours, leur origine est toutefois incertaine. Mais en étudiant de plus près l’ADN de populations du Néolithique, les chercheurs affirment désormais connaître la région de naissance de ces parlés perdus.
Mais comment retracer l’origine de ces langues particulièrement anciennes, tandis que l’écriture se développait timidement dans le bassin mésopotamien.
Une équipe de chercheurs d’Harvard et de l’université d’Hartwick publiaient le 5 février deux études conjointes dans Nature. Des généticiens et biologistes ont analysé les échantillons d’individus prélevés à travers plusieurs sites, du sud de la Russie à l’est de la Chine. Croisant les données obtenues avec le travail réalisé par les linguistes au cours des 130 dernières années, les chercheurs estiment tenir désormais une piste solide pour déterminer l’apparition des premières langues indo-européennes.
L’Eurasie, berceau de l’indo-européen (...)
À la source de centaines de langues
La nouvelle étude est considérée comme une véritable percée, résolvant possiblement une question remontant au XVIIe siècle. L’indo-européen est à la base de près de 400 langues, dont de nombreuses sont actuellement toujours employées. Vers 500 de notre ère, les racines indo-européennes se sont étendues dans l’ouest de l’Europe, mais aussi au nord de la péninsulepéninsule arabique ou encore en Inde. (...)
L’étude de l’indo-européen est une histoire de mouvements illustrant les changements rapides dans le Caucase et au-delà des frontières de l’Asie mineure. Actuellement, ce sont presque 1 500 mots issus des langues indo-européennes que les chercheurs ont décrypté. Le Harvard Crimson précise que malgré la qualité des recherches publiées, la guerre en Ukraine et les tensions avec la Russie restreignent grandement les potentielles missions sur le terrain.