
Et très simple : il suffit d’arrêter de le détruire.
Nos vies, le cycle de l’eau, les sécheresses, les événements climatiques extrêmes, les productions agricoles, tout le système-Terre est étroitement lié à la santé de l’océan. Mais l’océan va mal. Le changement climatique vient frapper des écosystèmes meurtris par des décennies de ravages causés aux animaux et aux habitats marins par la pêche industrielle, reconnue comme la première cause de destruction de l’océan.
L’océan est l’organe vital de la planète. Nous n’avons pas d’autre choix que de protéger urgemment celui qui abrite 98% de l’eau présente sur Terre, celui sans lequel le climat s’effondre, celui dont les humains et tout le vivant dépendent.
Protéger l’océan est simple : c’est sa destruction qui nous coûte très cher.
En plus d’anéantir la biodiversité et les écosystèmes, les chalutiers, équivalents à des bulldozers sous-marins, consomment énormément de gasoil. C’est nous qui payons leur facture de carburant avec nos impôts ! Sans aides publiques, le chalutage disparaîtrait. Les chalutiers génèrent trois fois moins d’emplois que les méthodes de pêche sélectives utilisées par les pêcheurs artisans et sont trois à quatre moins rentables qu’eux.
Il est urgent de tourner le dos à cette aberration pour sauver l’océan et les pêcheurs français eux-mêmes ! Mais tant que nous ne sommes pas des centaines de milliers à réclamer la fin de la destruction de l’océan, nous ne serons pas entendus.
La France possède le deuxième espace maritime mondial et notre vie dépend de l’océan.
La France doit être exemplaire sur la protection de l’océan.
Le Président Emmanuel Macron a décrété 2024 « Année de la Mer ». Demandons-lui de de s’engager sur 15 points permettant de sauver l’océan, le climat et les emplois et de commencer par mettre en œuvre trois mesures urgentes d’intérêt général :
- L’évidence : interdire le chalutage dans les aires marines dites « protégées » (qui ne le sont pas le moins du monde !).
- Le bon sens : cesser d’abreuver en subventions publiques les méthodes de pêche destructrices et utiliser l’argent public pour permettre la transition sociale, écologique et solidaire du secteur de la pêche vers des méthodes de pêche qui cessent de brutaliser l’océan et de le déforester.
- La justice sociale : protéger les écosystèmes et les pêcheurs côtiers en excluant les navires industriels de plus de 25 mètres et pouvant faire jusqu’à 145 mètres du littoral français (une bande de 12 milles nautiques, soit environ 22 km).
Nos voix peuvent porter, mais surtout elles doivent porter. L’heure est trop grave, nous n’avons pas d’autre choix. Construisons cette victoire essentielle ensemble.
Lire aussi :
– (Bloom)Les manœuvres françaises pour saper les ambitions écologiques du Royaume-Uni
Au moment où le Royaume-Uni fait preuve d’une détermination exemplaire pour mettre en œuvre les recommandations scientifiques et les engagements internationaux en matière de protection de l’océan et où le gouvernement britannique commence à interdire le chalutage de fond dans quelques zones restreintes de ses aires marines protégées, un axe anti-écologique formé par la droite et l’extrême droite françaises refait surface pour tenter de faire plier Londres et la Commission européenne et empêcher une réelle protection des eaux britanniques. Comble de l’ironie, le pays qui a quitté l’UE est le seul à appliquer sérieusement les règles européennes en matière de protection des océans, des écosystèmes et du climat. (...)
Retour en arrière : l’ambition avant la protection (...)
L’AMP la plus chalutée d’Europe est française
Dans une nouvelle étude, Raphaël Seguin, chercheur chez BLOOM, vient de révéler qu’en 2023, l’intensité du chalutage, c’est-à-dire le nombre d’heures de chalutage par kilomètre carré, était 1,4 fois plus élevée dans les AMP de l’UE qu’en dehors, et que 100% des méga-chalutiers de plus de 80 mètres de long opéraient dans les AMP européennes. En France, les flottes de pêche sont de facto autorisées à pêcher dans plus de 99% de la zone économique exclusive (ZEE) française, puisque moins de 0,1% des eaux françaises sont effectivement protégées contre le chalutage. BLOOM a établi un classement des AMP les moins bien protégées d’Europe et a montré que l’AMP européenne la plus chalutée est l’AMP française du « Talus du Golfe de Gascogne », qui représentait à elle seule plus de 200 000 heures de chalutage en 2023. (...) (...)
Le gouvernement français opposé « totalement, clairement et fermement » à la protection des océans et à l’ambition britannique (...)
– (La Libre.be)
Climat - Le monde subit un nouvel épisode massif de blanchissement des coraux
Pour la deuxième fois en dix ans, des récifs de coraux des quatre coins de la planète sont touchés par un important phénomène de blanchissement lié à l’augmentation de la température de l’eau, certaines portions de la Grande barrière de corail en Australie risquant de disparaître.
Le blanchissement, s’il peut mener à la mort des coraux, est un phénomène de dépérissement réversible, les coraux touchés pouvant survivre si les températures baissent et si d’autres facteurs de stress, comme la surpêche ou la pollution, se réduisent.
"De février 2023 à avril 2024, un blanchissement important des coraux a été observé dans les hémisphères nord et sud de chaque grand bassin océanique", a déclaré Derek Manzello de la NOAA.
Ce phénomène a été confirmé dans toutes les régions tropicales, notamment en Floride (sud des Etats-Unis), dans les Caraïbes, au Brésil et dans le Pacifique tropical oriental.
Les conséquences de ce phénomène sont multiples. Le blanchissement affecte les écosystèmes océaniques, mais également les populations humaines, impactant leur sécurité alimentaire et économies locales. (...)
– (France24)
Les récifs de coraux de toute la planète touchés par un phénomène de blanchissement massif
"L’ampleur et la gravité du blanchissement massif des coraux sont la preuve évidente des effets néfastes du changement climatique à l’heure actuelle", a estimé Pepe Clarke, de l’ONG environnementale WWF.
La NOAA estime que la planète a déjà perdu 30 % à 50 % de ses récifs de coraux et que ces derniers pourraient, sans changement majeur, complètement disparaître d’ici à la fin du siècle.
La température des océans, qui jouent un rôle clé dans la régulation du climat mondial, a atteint un nouveau record absolu en mars, avec 21,07° C de moyenne mesurés en surface, hors zones proches des pôles, selon l’observatoire européen Copernicus. (...)
Conséquences en cascade
Les conséquences de tels phénomènes sont multiples : ils affectent les écosystèmes océaniques, mais également les populations humaines, impactant leur sécurité alimentaire et économies locales, notamment le tourisme.
Selon le WWF, environ 850 millions de personnes dans le monde dépendent des récifs de coraux pour leur alimentation, leur emploi ou encore pour la protection des littoraux. Ils jouent par ailleurs un important rôle dans les écosystèmes marins, plus d’un quart des espèces marines y ayant élu domicile.
Les récifs coralliens constituent ainsi "un exemple visuel et contemporain de ce qui est en jeu avec chaque fraction de degré de réchauffement", souligne Pepe Clarke du WWF.
– (Bloom)
Plus de 60 ONG et personnalités lancent une coalition citoyenne pour la protection de l’océan, que l’observatoire européen Copernicus enregistre chaque mois des records de températures historiques pour l’océan et que la NASA vient d’alerter sur une hausse spectaculaire en 2022-2023 d’élévation du niveau des mers (0,76 cm par an !), le Président Emmanuel Macron a été bien inspiré de décréter 2024 « Année de la Mer ». Face à l’urgence de la situation, la société civile s’est organisée pour que le chef de l’État s’engage dès 2024 sur 15 mesures concrètes qui permettraient de sauver le plus grand puits de carbone, le plus grand Commun du monde, celui sans lequel le climat et les sociétés humaines s’effondrent : l’océan. (...)
Ensemble, ONG, fondations, entreprises et personnalités publiques appellent les citoyennes et citoyens à les rejoindre par centaines de milliers pour que leurs voix portent auprès du Président de la République alors que les signaux de cataclysme climatique et biologique s’accumulent : l’océan n’a jamais été aussi chaud, pollué et dévasté par les pêches industrielles, les courants océaniques qui dictent la régulation du climat sont en cours de modifications profondes et irréversibles, les canicules marines explosent, les baleines meurent de faim[2].
Le changement climatique intervient à un moment où les océans sont déjà meurtris par les pêches industrielles. Mais alors que nous avons plus que jamais besoin d’écosystèmes en pleine santé pour contribuer à atténuer le plus efficacement possible le changement climatique, les responsables politiques continuent de soutenir la destruction de l’océan en finançant, par le biais de subventions publiques substantielles[3], des bulldozers sous-marins qui attrapent le poisson en pulvérisant tout le reste autour : le chalutage, qui génère sous l’eau une déforestation permanente. (...)