Il ne doit ses victoires qu’au chantage électoral : Macron avait été élu pour « faire barrage » à l’extrême droite. Il l’a pourtant mise au pouvoir.
Le quotidien Le Monde révèle ce jeudi 19 décembre des propos racistes tenus par Macron en privé. Un soir d’automne 2023, alors qu’il discutait avec le ministre de la Santé de l’époque de l’hôpital public, Macron a lancé : « Le problème des urgences dans ce pays, c’est que c’est rempli de Mamadou ». Son ministre, lui a répondu : « Non, ce n’est pas le premier problème de l’hôpital ». Macron, insistant : « Si si, tu vas voir ».
Cet échange, d’un racisme féroce, est d’une indignité absolue. Macron a consciencieusement dévasté l’hôpital public, supprimé des milliers de lits, réduit les moyens, à tel point qu’on meurt dans les files d’attentes des CHU. Mais il rejette la faute sur les personnes non-blanches, qualifiées de « Mamadou », qui engorgeraient selon lui les hôpitaux. Dans sa vision du monde, il s’agit de vies superflues, considérées comme un « problème », et qu’il faudrait donc sacrifier. Rien ne différencie cette vision macroniste de celle des fascistes.
Il y a quelques jours, dans un autre article consacré à Macron, Le Monde révélait que certains soirs, Macron boit du whisky avec ses conseillers masculins à l’Élysée, et multiplie les insultes homophobes comme « Petit pédé » ou « grande tarlouze »… Lorsque Gabriel Attal, qui a rendu publique son homosexualité, était Premier Ministre, Macron avait baptisé Matignon « la cage aux folles ».
Le 9 juin, lorsque Macron a annoncé la dissolution, il espérait « qu’une campagne de trois semaines lui donnera l’avantage ». Darmanin aurait acquiescé : « Le 7 juillet, les blédards seront partis et ne voteront pas LFI ». Un autre résumé de la vision du monde macroniste, où se mêlent haine de la gauche, racisme et mépris de classe.
Le 22 juin dernier, le journaliste d’investigation Marc Endeweld, auteur d’un livre sur Macron intitulé « Le Grand manipulateur », était invité dans l’excellente émission « Au Poste » de David Dufresne. Il y racontait une série de scènes démontrant l’ancrage d’extrême droite de Macron. (...)
En janvier 2024, lors d’un discours télévisé, Macron avait résumé son programme « autour d’une ligne simple » : « Que la France reste la France ». C’est littéralement le slogan de campagne du fasciste Éric Zemmour.
Le 1er Mai 2020, Macron avait déjà appelé pendant 45 minutes Zemmour, alors chroniqueur, auteur de multiples discours racistes et condamné pour « provocation à la haine raciale », pour le « soutenir » après qu’il ait été importuné dans la rue.
Le 17 avril 2023, pendant que Paris était en pleine révolte contre la réforme des retraites et après un discours violemment anti-social, Macron avait été filmé poussant la chansonnette avec des néo-nazis. (...)
Le 30 octobre 2019 : Macron invite dans son avion personnel des journalistes d’extrême droite. Il accorde à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles une interview exclusive. Lors de la discussion, il se lâche complètement et sort des réflexions racistes, qualifiant les maghrébins de « rabzouzes ». Les services de communication de l’Élysée ont ensuite tenté de rattraper le coup. « Vous êtes très bon quand vous venez sur notre terrain », lui fait remarquer Geoffroy Lejeune, de Valeurs Actuelles. Réponse d’Emmanuel Macron : « C’est celui que je préfère ». (...)
Dès 2017, Macron se moquait déjà des exilés à Mayotte : « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien ». (...)
Ces derniers mois, Macron parle d’« ensauvagement », de « décivilisation » ou de « réarmement », autant de concepts appartenant à l’extrême droite radicale. (...)
Lire aussi :
– (Huffington Post)
Matignon surnommé « la cage aux folles » sous Gabriel Attal ? L’Élysée dément « fermement et absolument »
Une enquête du « Monde » dévoile le langage peu reluisant utilisé par le président français et ses proches conseillers, y compris des formules homophobes.
Selon Le Monde, Emmanuel Macron et ses proches auraient instauré une ambiance relativement toxique au sujet de Matignon lorsque Gabriel Attal était Premier ministre.
POLITIQUE - Au milieu de l’agitation politique pour la formation d’un gouvernement autour de François Bayrou et du déplacement d’Emmanuel Macron à Mayotte après le passage du cyclone Chido samedi sur l’archipel français, l’enquête dévoilée par Le Monde aurait pu passer inaperçue. Enfin presque.
Publiée mercredi, cette première partie d’une série en quatre volets sur le chef d’État français commence à faire des remous. Compte tenu, entre autres, des révélations rapportées dans ce premier chapitre intitulé « Le président et son double », où le langage d’Emmanuel Macron est particulièrement mis en cause, à la clef aussi des remarques homophobes lorsque Gabriel Attal occupait encore son poste à Matignon.
Des révélations qui ont déjà fait réagir des associations LGBTQ+ puisque selon Le Monde « l’Élysée avait baptisé Matignon la cage aux folles » durant cette période. Une référence à peine voilée à l’homosexualité du Premier ministre le plus jeune de la Ve République. (...)