
D’après de multiples études, l’usage du masculin neutre favorise les biais sexistes. Alors que les diverses formes d’écriture inclusive ont l’effet contraire, selon Pascal Gygax, chercheur en psycholinguistique.
Si les sénateurs, en octobre 2023, ont proposé une loi visant à « protéger la langue française des dérives de l’écriture dite inclusive », (proposition dont l’Assemblée nationale ne s’était pas emparée avant d’être dissoute le 9 juin), les études prouvant ses bénéfices s’accumulent. N’en déplaise aux sénateurs et au président Macron qui s’était mêlé de la question, la féminisation de notre langue et l’utilisation de termes plus neutres se révèlent très efficaces pour réduire les stéréotypes de genre. Stéréotypes favorisés par l’usage systématique du masculin, observables jusque dans l’imagerie cérébrale ! (...)
Portées par une communauté scientifique internationale grandissante, les innovations de cette écriture (doublets, points médians, termes épicènes, fusions…) changent nos perceptions des genres. Et deviennent essentielles pour faire bouger certaines lignes, notamment dans les milieux socioprofessionnels, explique Pascal Gygax, chercheur en psycholinguistique à l’université de Fribourg, coauteur en 2021 de Le cerveau pense-t-il au masculin ? (éd. Le Robert), et qui vient de cosigner deux études sur le sujet.
Que nous disent les travaux actuels sur l’écriture inclusive ?
Plus de trois cents études effectuées depuis un peu plus de quarante ans, par près de mille chercheurs d’une quinzaine de pays européens et nord-américains, aboutissent à une même conclusion (...)
Et, chose rare dans le milieu scientifique, il n’existe aucune controverse entre les chercheurs sur les biais causés par les formes grammaticales masculines. Ils sont unanimement reconnus. (...)
L’impact du langage est primordial à un âge où l’on se construit, en particulier pour l’orientation professionnelle. (...)