
Au Pakistan, l’armée a déclaré dimanche avoir éliminé 54 "jihadistes" en trois jours, alors qu’ils tentaient de pénétrer sur le territoire pakistanais depuis l’Afghanistan. Cette annonce intervient après plusieurs jours de tensions entre le Pakistan et l’Inde, que l’armée pakistanaise a accusée.
L’armée pakistanaise a assuré, dimanche 27 avril, avoir tué en trois jours "54 jihadistes" qui tentaient de s’infiltrer sur son territoire depuis l’Afghanistan, pointant du doigt l’Inde après plusieurs jours de tensions entre les deux pays.
Dans son communiqué, l’armée assure avoir des informations sur le fait que "ces jihadistes tentaient de s’infiltrer pour le compte de leur ’maîtres étrangers’ pour mener des activités terroristes de grande ampleur sur le sol pakistanais", après une attaque imputée par l’Inde au Pakistan, qui a vivement démenti.
"Une importante cache d’armes, de munitions et d’explosifs a également été découverte", ajoute-t-elle.
Les attaques se sont multipliées au Pakistan depuis le retour au pouvoir des Taliban en Afghanistan en août 2021. (...)
Relations au plus bas
Les relations entre New Delhi et Islamabad sont retombées au plus bas depuis l’attaque mardi d’un groupe armé qui a causé la mort de 26 civils dans la ville de Pahalgam, dans la partie sous administration indienne du territoire contesté.
Samedi, deux soldats pakistanais et 15 jihadistes avaient été tués dans des affrontements dans différents secteurs de la province du Khyber Pakhtunkhwa. (...)
L’année 2024 a été la plus meurtrière en près d’une décennie au Pakistan, avec plus de 1 600 morts, pour près de la moitié des membres des forces de sécurité, selon le Centre pour la recherche et les études sur la sécurité d’Islamabad.
La grande majorité de ces attaques ont eu lieu à la frontière avec l’Afghanistan.
Au total, depuis le 1er janvier, selon un décompte de l’AFP, environ 220 personnes, en majorité des membres des forces de sécurité, ont été tuées dans des violences menées par des groupes armés en lutte contre l’État, au Baloutchistan comme au Khyber-Pakhtunkhwa.
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– Pour la troisième nuit consécutive, l’Inde et le Pakistan échangent des coups de feu à la frontière
La tension reste vive dimanche entre l’Inde et le Pakistan. Les soldats ont échangé des coups de feu pour la troisième nuit consécutive depuis un attentat meurtrier au Cachemire.
Les forces de sécurité indiennes et pakistanaises ont à nouveau échangé des coups de feu dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 avril. Ces tirs d’armes légères "non provoqués" venus du Pakistan ont visé des positions indiennes dans les secteurs de Tutmari Gali et Rampur, a rapporté l’armée indienne.
"Nos troupes ont riposté avec les armes légères appropriées", a détaillé la même source, sans faire état de victimes.
L’armée indienne a fait état d’incidents similaires à la frontière lors des deux nuits précédentes.
Dans ce climat de poudrière, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé à la "retenue maximale" les deux pays, qui se sont déjà livré trois guerres depuis leur partition meurtrière en 1947.
De nombreux experts craignent une riposte militaire de New Delhi, alors que les opinions publiques des deux pays sont chauffées à blanc. En 2019 déjà, après une attaque meurtrière contre ses soldats, l’Inde avait mené un raid aérien sur le sol du Pakistan, qui avait riposté.
Le Cachemire a été partagé entre l’Inde et le Pakistan à leur indépendance en 1947. Mais les deux rivaux continuent depuis à réclamer la souveraineté de l’ensemble du territoire himalayen. (...)