
L’Arabie saoudite a exécuté lundi deux ressortissants saoudiens pour "terrorisme", au lendemain de l’exécution de sept étrangers pour trafic de drogue, portant à 17 le nombre d’exécutions en trois jours, selon un décompte de l’AFP fondé sur les annonces officielles. La majorité des condamnés ne sont pas des ressortissants saoudiens.
Depuis début 2025, l’Arabie saoudite a exécuté 239 personnes, dont 161 pour des condamnations liées aux stupéfiants, selon le décompte de l’AFP. En 2024, le royaume avait procédé à 338 exécutions, un record qui risque d’être encore dépassé cette année. (...)
"Particulièrement inquiétant"
Parmi les 136 étrangers exécutés en 2025, 125 l’ont été pour trafic de stupéfiants.
Pour Jeed Basyouni, de l’organisation de défense des droits humains Reprieve, basée à Londres, "l’année 2025 a vu une augmentation marquée des exécutions liées aux infractions à la législation sur les stupéfiants, notamment concernant le cannabis".
"Cela est particulièrement inquiétant dans un contexte mondial où la tendance va plutôt vers la dépénalisation de la possession et de la consommation de cannabis", a-t-elle assuré à l’AFP.
Des experts contactés par l’AFP relient cette hausse à la "guerre contre la drogue" lancée par Ryad en 2023, notamment contre la consommation croissante de captagon, dont le royaume, première économie du monde arabe, est l’un des principaux marchés, selon l’ONU. (...)
Ryad affirme ne prononcer des peines de mort qu’après l’épuisement de tous les recours et explique que ces mesures visent à garantir la sécurité et à protéger le royaume contre la drogue.
Pour les défenseurs des droits humains, le maintien de la peine capitale contredit l’image de modernité que le royaume cherche à véhiculer.