
Plusieurs camions d’aide humanitaire des Nations unies ont été autorisés à entrer lundi 19 mai dans la bande de Gaza pour la première fois en plus de deux mois, au moment où Israël a annoncé son intention de prendre le contrôle de toute l’enclave palestinienne et alors que des dizaines de Palestiniens ont été tués dans d’intenses bombardements israéliens.
"Une goutte d’eau dans l’océan", a réagi le chef des opérations humanitaires des Nations unies, Tom Fletcher, après l’entrée, selon Israël, de cinq camions d’aide de l’ONU dans le territoire palestinien.
Dans une déclaration commune, les dirigeants français Emmanuel Macron, britannique Keir Starmer et canadien Mark Carney ont prévenu qu’ils ne resteraient "pas les bras croisés" face aux "actions scandaleuses" du gouvernement Netanyahu à Gaza, menaçant de "mesures concrètes" s’il ne cesse pas son offensive militaire et ne débloque pas l’aide humanitaire. Une "immense récompense" pour le Hamas, a répondu Benjamin Netanyahu. (...)
"Les combats sont intenses et nous progressons. Nous prendrons le contrôle de tout le territoire" de Gaza, a affirmé le Premier ministre Benjamin Netanyahu, après que l’armée a annoncé de "vastes opérations terrestres" dans la bande de Gaza. (...)
Lundi, la défense civile a fait état de la mort de 91 Palestiniens tués dans les bombardements à travers le territoire palestinien assiégé par Israël depuis plus de 19 mois.
L’armée israélienne, qui affirme dans ses communiqués viser des "cibles terroristes", a appelé à l’évacuation de secteurs du sud de Gaza, dont celui de Khan Younès, en vue d’une "offensive sans précédent". (...)
À pied, à vélo ou à bord de charrettes tirées par des ânes, hommes, femmes et enfants ont quitté Khan Younès, emportant quelques effets personnels, des bidons d’eau, des couvertures et des bassines, après l’ordre d’évacuation.
Avançant des "raisons diplomatiques", Benjamin Netanyahu a dit qu’Israël autoriserait l’entrée à Gaza d’une "quantité de base de nourriture". Il a expliqué que des pays "amis" lui avaient dit ne plus pouvoir soutenir la poursuite de la guerre si des "images de famine de masse" se répandaient.
"Cinq camions de l’ONU transportant de l’aide humanitaire, dont de la nourriture pour bébés, ont traversé (lundi) le point de passage de Kerem Shalom vers Gaza", a annoncé Israël. "Des dizaines de camions d’aide" seront autorisés à y entrer "dans les jours à venir".
À propos des camions autorisés lundi, le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a souligné qu’"aucune aide n’a été récupérée" du côté de Gaza car il fait "déjà nuit" et en raison des "conditions de sécurité".
"Deux millions de personnes sont affamées" à Gaza, alors que des "tonnes de nourriture sont bloquées à la frontière", a déploré l’Organisation mondiale de la santé. (...)
Les Houthis menacent Haïfa d’un "blocus naval"
De leur côté, les rebelles houthis du Yémen ont annoncé lundi qu’ils allaient mettre en place un "blocus naval" de Haïfa, le principal port israélien, prévenant que les navires s’y rendant seraient désormais des "cibles".
Cette décision "est une réponse à l’aggravation de l’agression brutale israélienne contre notre peuple et à Gaza", a-t-il déclaré, ajoutant que leurs attaques contre Israël "cesseraient une fois que l’agression contre Gaza prendrait fin et que le blocus (de l’enclave) serait levé".