
Interrompant exceptionnellement sa convalescence en Australie, le fondateur de WikiLeaks est venu à Strasbourg le 1er octobre pour témoigner devant le Conseil de l’Europe. C’était sa première intervention publique depuis son emprisonnement en 2019.
La parole de Julian Assange fut forte et précise lors de son audition par la Commission des questions juridiques et des droits de l’homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe le 1er octobre à Strasbourg. Le journaliste australien est combatif, pleinement lucide, malgré les quatorze années de persécution et de privation de liberté qu’il vient de subir. Il n’est pas sorti indemne du martyre que lui a infligé Washington, mais il a tenu bon et semble sur la voie du rétablissement.
Il est indispensable de regarder l’intégralité de son témoignage mais aussi de ses réponses aux membres de la commission. À voir ici dans une version en français proposée par Les Mutins de Pangée (traduction fournie par le service d’interprétariat du Conseil de l’Europe) :
S’appuyant sur le très bon rapport de la représentante islandaise Thórhildur Sunna Ævarsdóttir (membre du Parti pirate), la commission avait émis un avis clair et pertinent sur le cas Assange, notamment quant à la nature politique de la persécution. Le texte accuse sans détour les États-Unis et le Royaume-Uni, demandant des actions, à la fois sur l’usage de l’Espionage Act et les pratiques en matière d’extradition.
Le 2 octobre, la résolution intitulée « La détention et la condamnation de Julian Assange et leurs effets dissuasifs sur les droits humains » a été débattue en séance plénière dans l’hémicycle et finalement adoptée par 88 voix pour, 13 contre et 20 abstentions (voir le détail du vote). C’est une avancée politique, diplomatique et symbolique importante. Le Conseil de l’Europe juge que Julian Assange était bel et bien un prisonnier politique au Royaume-Uni.
À noter que seuls trois des dix-huit représentants français ont participé au vote, ils ont tous voté en faveur de la résolution. Il s’agit d’Emmanuel Fernandes, Didier Marie et Anne Stambach-Terrenoir. (...)
Nous avons collectivement obtenu la libération de Julian Assange, il nous faut maintenant nous appuyer sur cette grande et belle victoire politique pour défendre et promouvoir le type de journalisme pratiqué par WikiLeaks, et ainsi lutter plus efficacement contre les injustices qu’il permet de dévoiler.
Voir la video sur invidious (pas ou peu de pistage)⬇️