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France24/AFP/AP
"Journée de Jérusalem" : marche et provocations ultranationalistes dans la Vieille Ville
#israel #palestine #Hamas #Cisjordanie #Gaza
Article mis en ligne le 27 mai 2025

Le ministre israélien d’extrême droite Itamar Ben Gvir a visité lundi l’esplanade des Mosquées lors de la Journée de Jérusalem, provoquant l’ire de Paris et d’Amman. Cette marche ultranationaliste sous tension intervient sur fond de guerre à Gaza. Des jeunes juifs israéliens ont scandé "Mort aux Arabes".

Un ministre israélien d’extrême droite s’est rendu dans la matinée du lundi 26 mai sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, secteur occupé et annexé par Israël, au début des célébrations annuelles en Israël de la Journée de Jérusalem.

Troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré du judaïsme, l’esplanade est une poudrière où le moindre incident peut dégénérer au point d’embraser la région.

"Yom Yerushalaïm" ("Journée de Jérusalem" en hébreu) commémore pour les Israéliens ce qu’ils estiment être la "réunification" de la ville, depuis l’occupation de sa partie orientale en 1967.

Chaque année, à l’occasion de cette journée, des milliers de nationalistes israéliens, en majorité religieux, marchent dans les rues de Jérusalem, surtout dans la Vieille Ville, en brandissant des drapeaux israéliens, dansant, et chantant.

Pour de nombreux Palestiniens, ce défilé sous haute surveillance est perçu comme une provocation délibérée. (...)

Paris condamne une "nouvelle provocation inacceptable"

La Jordanie, qui administre l’esplanade mais dont les points d’entrée sont contrôlés par Israël depuis la prise de Jérusalem-Est en 1967, a condamné "les pratiques de ce ministre extrémiste" qui "ne remettent pas en cause le fait que Jérusalem-Est est une ville occupée".

La France a elle aussi condamné la visite d’Itamar Ben Gvir sur l’Esplanade des Mosquées, "en violation du statu quo historique des Lieux saints à Jérusalem", y voyant une "nouvelle provocation inacceptable". Paris "appelle le gouvernement israélien à prendre toutes les mesures nécessaires pour faire respecter le statu quo historique sur les Lieux saints à Jérusalem", selon une déclaration du ministère des Affaires étrangères.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui promis de garder Jérusalem "unifiée" sous souveraineté israélienne (...)

Des slogans "Mort aux Arabes"

Dès lundi matin, des groupes de jeunes venus de tout le pays se sont réunis près de la porte de Jaffa, arborant des T-shirts blancs comme c’est souvent le cas pour cette marche, a constaté une journaliste de l’AFP.

Leur marche doit les conduire jusqu’au mur des Lamentations, dernier vestige du Second Temple, détruit en 70 par les Romains, et le lieu le plus sacré où les juifs sont autorisés à prier.

Des groupes de jeunes juifs israéliens ont scandé "Mort aux Arabes" et chanté "Que votre village brûle !", tout en se frayant un chemin à travers les quartiers musulmans de la Vieille Ville de Jérusalem, avant la marche, indique l’agence AP. (...)

Des volontaires des organisations pacifistes Standing Together et Free Jerusalem ont tenté de se positionner entre les marcheurs et les résidents pour éviter les violences. (...)

Un petit groupe de manifestants, dont un membre du Parlement israélien, a pris d’assaut un bâtiment appartenant à l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa).
Une autre marche pour la paix

Comme les années précédentes, une "marche des fleurs" était aussi organisée par des militants israéliens désireux de contrer la marche nationaliste.

"Nous donnerons des fleurs de paix aux résidents de Jérusalem, tout particulièrement aux musulmans, aux chrétiens", a précisé l’organisateur, Gadi Gvaryahu, qui préside Tag Meir, une organisation fédérant des ONG œuvrant pour une co-existence pacifique.

Orly Likhovski, une responsable du Centre d’action religieuse d’Israël, explique à l’AFP que les participants de la marche aux fleurs "ne veulent pas accepter que la journée soit marquée par la violence et le racisme", en émettant l’espoir d’incarner un autre visage d’Israël.

Dans la Vieille Ville de Jérusalem, des Palestiniens surpris ont accepté les fleurs tendues. Mais un vieil homme a décliné : "Vous voyez ce qui se passe à Gaza ? Je suis désolé mais je ne peux pas accepter".

Plus loin des adolescents venus participer à la marche principale ont détruit les fleurs.

Des jeunes nationalistes israéliens ont été filmés par Free Jerusalem jetant des bouteilles d’eau sur les journalistes. (...)