Le président du RN estime que le fondateur du parti d’extrême droite n’est « pas antisémite », alors qu’il a été condamné à six reprises pour cela. Un rappel des difficultés de la formation lepéniste à affronter son histoire et l’antisémitisme dans ses rangs.
Peut-on se présenter comme le « bouclier » des Français juifs face à l’antisémitisme et défendre, dans le même temps, un parrain politique multicondamné pour ses saillies antisémites ? Visiblement, Jordan Bardella le pense. Mais pas trop fort : cet extrait n’a pas été repris sur ses réseaux sociaux, ni été commenté par les élus du parti.
Les adversaires du RN se délectent, depuis dimanche soir, du faux pas du jeune dirigeant. Alors que le stigmate de l’antisémitisme s’est déplacé, à force de déclarations ambiguës, sur le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, cette défense de la personne de Jean-Marie Le Pen par Jordan Bardella met à mal les efforts entrepris par la formation d’extrême droite pour faire oublier son histoire.
Un parti fondé par des nostalgiques de la collaboration
« Jean-Marie Le Pen a été condamné pour antisémitisme (…), Jordan Bardella ne peut l’ignorer », a dénoncé le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, lundi 6 novembre, sur France 5. « Bardella apporte la démonstration que ce parti n’a rompu en rien avec son histoire », a fustigé à son tour le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, sur Public Sénat, afin de justifier sa décision de finalement exclure la présence d’élus du parti lepéniste dans un rassemblement contre l’antisémitisme qu’il souhaite organiser
« Avoir aujourd’hui le patron du Rassemblement national qui vient nous expliquer que son prédécesseur n’était pas antisémite, ça montre une seule chose, c’est que leur refus de l’antisémitisme, quand il s’affiche à la télévision, il a un seul objectif, c’est d’instrumentaliser cette cause pour en faire un coup de boutoir contre le monde musulman. » (...)