Le président américain Joe Biden, 81 ans, a affirmé dimanche renoncer à se présenter à la présidentielle américaine de 2024. Il dit désormais soutenir la candidature de sa vice-présidente Kamala Harris. Le Parti démocrate a promis un processus "transparent" pour choisir un autre candidat que Joe Biden. Voici le fil de cette journée historique.
Le président Joe Biden, 81 ans, a annoncé dimanche via le réseau social X le retrait de sa candidature pour l’élection présidentielle américaine de novembre, lors de laquelle il devait affronter l’ancien président républicain Donald Trump. Dans un communiqué, l’actuel locataire démocrate de la Maison blanche a dit vouloir se focaliser sur la fin de son mandat. Il s’exprimera au cours de la semaine devant la nation, a-t-il ajouté.
Joe Biden a affirmé soutenir la candidature de Kamala Harris pour le scrutin présidentielle de novembre 2024. Hillary et Bill Clinton ont eux aussi annoncé leur soutien à la vice-présidente des États-Unis.
La vice-présidente américaine Kamala Harris a réagi quelques heures plus tard, affirmant qu’elle comptait "remporter l’investiture" démocrate pour la présidentielle de novembre en vue de "battre Donald Trump", après l’annonce du retrait de Joe Biden, dont elle a salué "l’acte désintéressé et patriotique".
De son côté, le Parti démocrate a promis un processus "transparent" pour choisir un autre candidat que Joe Biden. Mais tout au long de la soirée, Kamala Harris a reçu une avalanche de soutiens dans son camp, y compris de ceux qui étaient vus comme de potentiels rivaux. (...)
Lire aussi :
– Kamala Harris ou un autre choix : qui pour remplacer Biden dans la course à la Maison Blanche ?
La vice-présidente de Joe Biden, Kamala Harris, apparaît comme le choix évident. "C’est la candidate logique et naturelle", explique Jérôme Viala-Gaudefroy puisqu’elle étaitdéjà amenée à succéder au président en cas de décès ou d’incapacité.
À 59 ans, cette fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne est habituée à être une pionnière : elle a été la première procureure noire de San Francisco et de la Californie, puis la première sénatrice originaire d’Asie du Sud. Elle a aussi été la première femme et première Afro-Américaine à accéder à la vice-présidence, en 2020. Rien ne paraîtrait plus naturel, donc, que de candidater pour devenir la première femme noire à devenir présidente des États-Unis.
De sa carrière de magistrate, elle garde par ailleurs une réputation de dureté qu’elle pourrait faire valoir dans une campagne où les questions de criminalité sont au cœur du débat.
Mais si son profil, son âge et son dynamisme jouent en sa faveur, ces dernières années aux côtés de Joe Biden ont fait chuter sa popularité. Selon un sondage Economist/Yougov de juin, seulement 33 % des Américains estiment qu’elle est assez qualifiée pour être présidente. (...)
"Une autre femme a particulièrement le vent en poupe depuis plusieurs mois : Gretchen Whitmer, la gouverneure du Michigan", continue le spécialiste.
À 52 ans, cette dernière apparaît comme une candidate presque idéale. D’abord, elle est à la tête d’un État crucial - le Michigan. Ce dernier compte en effet à la fois une forte population ouvrière et d’importantes communautés noires et arabes - des électorats que le camp démocrate tente de séduire. Elle y est par ailleurs très populaire - selon un sondage mené en mars 2024, 51 % des électeurs de l’État aimeraient qu’elle soit candidate "dans le futur", 79 % parmi les démocrates.
En outre, élue depuis 2019, elle apparaît comme plus expérimentée que d’autres gouverneurs en pleine ascension, comme Josh Shapiro, gouverneur de Pennsylvanie. Elle occupe aussi depuis janvier 2021 le poste de vice-présidente du Comité national démocrate (DNC), ce qui lui permet d’influencer la stratégie du parti au niveau national.
En politique, Gretchen Whitmer se décrit comme une démocrate progressiste. Elle s’est prononcée à plusieurs reprises en faveur de lois plus strictes sur les armes à feu, l’abrogation de l’interdiction de l’avortement et du soutien à l’enseignement préscolaire universel.
"Elle apparaît aussi comme une femme forte, qui est prête à tenir tête à Trump, ce qui peut être un véritable atout", poursuit le spécialiste, rappelant que cette farouche opposante de l’ancien président s’était fait connaître pour avoir été la cible d’un projet d’enlèvement par une milice d’extrême droite.
Gavin Newsom, "l’animal politique" (...)
"C’est un animal politique, qui s’est montré particulièrement bon dans les débats et en cela il apparaît comme l’une des options possibles", explique Jérôme Viala-Gaudefroy. En 2023, il s’était ainsi illustré dans un débat en prime time avec le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Ces derniers mois, il a aussi multiplié les déplacements à l’étranger et diffusé sans retenue des spots publicitaires vantant son bilan.
Sur le plan des idées, il essaie d’incarner une troisième voie "quasi-centriste". Il se dit partisan d’une couverture médicale universelle et a mis en place un fonds pour aider les femmes dans les États ayant interdit l’avortement. Dernièrement, il a aussi proposé un amendement constitutionnel pour contrôler obligatoirement les antécédents de tous les acheteurs d’armes.
Il a cependant une grosse épine dans le pied : "La Californie", selon le spécialiste. "Ses détracteurs lui opposeraient rapidement les problèmes que connaît l’État : les hausses des prix des logements, les impôts élevés, l’insécurité…".
Josh Shapiro, pour le "swing state" (...)
À 51 ans, le gouverneur de Pennsylvanie, Josh Shapiro, est à la tête du plus gros "swing state", ce qui fait de lui un candidat privilégié pour remplacer Joe Biden.
Ancien procureur général de l’État, il est notamment connu pour avoir été à l’origine d’un rapport publié en 2018 faisant état d’un milliers d’abus sexuels sur des mineurs par des prêtres de l’Eglise catholique. Dans le cadre de la crise des opioïdes, il a participé en 2019 à plusieurs accords avec des entreprises pharmaceutiques afin d’obtenir des dédommagements financiers.
Et aujourd’hui, cet orateur efficace, qui se donne pour slogan "get shit done" (faire avancer le bordel, ndlr), jouit d’une certaine popularité auprès des électeurs. Selon un récent sondage, 64 % des électeurs de l’État affirment ainsi approuver son travail.
Ces derniers mois, il a cependant provoqué de fortes divisions au sein du parti démocrate : de confession juive, il n’a cessé d’afficher son soutien à Israël dans le cadre de la guerre à Gaza, dénonçant les manifestations d’étudiants pro-palestiniens dans les campus américains comme antisémites.
J-B Pritzker, le milliardaire (...)
Une autre figure pourrait créer la surprise : le milliardaire J-B Pritzker, héritier de la fortune des hôtels Hyatt, et gouverneur de l’Illinois.Une autre figure pourrait créer la surprise : le milliardaire J-B Pritzker, héritier de la fortune des hôtels Hyatt, et gouverneur de l’Illinois. (...)
À 59 ans, avec une fortune estimée à 3,5 milliards de dollars, "ce serait l’un des candidats démocrates les plus riches", explique Jérôme Viala-Gaudefroy. Un atout indéniable. Il peut aussi faire valoir ses avancées dans son État où il a œuvré pour la défense du droit à l’avortement mais aussi sur le contrôle des armes à feu.
"Mais surtout, il a su gagner en popularité avec son franc-parler à l’encontre de Donald Trump", poursuit-il. Lorsque l’ancien président a été condamné dans son procès pénal à New York, J-B Pritzker a en effet tranché avec ses comparses démocrates présentant Donald Trump comme un "criminel, raciste, homophobe et escroc."
Michelle Obama, la populaire (...)
C’est l’option fantaisiste mais une alternative idéale : Michelle Obama, la femme de l’ancien président Barack Obama.
À l’inverse de beaucoup de personnalités politiques, l’ancienne première dame peut se vanter d’être l’une des personnalités les plus populaires des États-Unis. Selon un sondage Ipsos publié mardi 2 juillet, cette dernière serait ainsi la seule personne en mesure de faire mieux que Joe Biden face à Donald Trump si le scrutin avait lieu aujourd’hui. Elle obtiendrait 50 % des suffrages face au Républicain, en deuxième position distancé à 39 %.
"Dans une campagne express, cela pourrait en effet marcher, mais Michelle Obama n’a absolument jamais manifesté d’intérêt pour se lancer en politique", note le spécialiste.
Cette liste n’est pas exhaustive. (...)