
La cour criminelle du Vaucluse a poursuivi ce mardi l’étude des expertises psychologiques de six des 51 accusés, dont celui du plus jeune, J. K., qui avait 22 ans au moment des faits. Point commun : des personnalités « clivées ».
Consommateur chronique d’alcool et de cannabis, dépressif, impulsif et solitaire, personnalité borderline, J. K. a eu besoin au cours de sa vie du soutien de ses compagnes et de l’armée – dans laquelle il est entré à 18 ans – pour faire face à des « angoisses potentiellement envahissantes », a expliqué Annabelle Montagne, chargée des expertises psychologiques. Sa sexualité serait « un moyen d’apaiser ses tensions internes ».
Interrogé, J. K., qui s’est rendu plusieurs fois à Mazan, a reconnu partiellement les faits. « Je reconnais le viol, mais pas l’intention. (…) Je savais qu’elle était inconsciente, mais pas qu’elle n’était pas consentante », a déclaré celui qui avoue avoir appris en prison ce qu’était le consentement. « Je suis un violeur parce que la loi dit que je suis un violeur », s’énerve-t-il.
Les vidéos montrées à la cour, pas au public ni aux journalistes
Des tergiversations qui ont poussé le ministère public à demander la projection de vidéos filmées par Dominique Pelicot – projections qui se sont déroulées à huis clos, malgré la contestation des parties civiles et des journalistes depuis la décision prise vendredi.
F. S., 39 ans, deuxième cas examiné, a été placé dès ses 3 ans en familles d’accueil et a été victime d’une agression sexuelle pendant l’enfance. Il a été SDF pendant sept ans puis a passé dix ans en prison pour violences conjugales, séquestration et trafic de stupéfiants.
Gros consommateur de cannabis, il a lui aussi un caractère impulsif. Réfractaire à l’autorité, adepte de pratiques sadomasochistes, il a « besoin d’immédiateté », selon la psychologue. Autant de facteurs qui ont pu « favoriser l’impulsivité et le passage à l’acte sexuel, d’autres ont pu créer le manque d’empathie ». (...)
Alcool, drogue, violences conjugales, mais aussi fragilité, impulsivité, agressivité… On retrouve les mêmes points communs (...)
Tous ont pour point commun d’avoir construit un « clivage » entre vie publique et vie sexuelle. « C’est un même mécanisme qui permet de passer à l’acte », reconnaît Annabelle Montagne, en soulignant toutefois la nécessité « d’individualiser » les comportements.