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Italie : Matteo Salvini relaxé dans son procès pour avoir bloqué l’Open Arms en mer avec 147 migrants à son bord
#Italie #migrants #immigration #OpenArms #extremedroite
Article mis en ligne le 23 décembre 2024

Le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini a été relaxé par la justice italienne vendredi. Il était jugé pour avoir retenu en mer 147 personnes secourues sur le navire humanitaire Open Arms en août 2019 alors qu’il était ministre de l’Intérieur.

Matteo Salvini, le chef de La Ligue, parti anti-immigration membre de la coalition ultraconservatrice de Giorgia Meloni actuellement au pouvoir à Rome, a été relaxé par la justice italienne en première instance ce vendredi 20 décembre. "Le tribunal de Palerme (...) relaxe Matteo Salvini des faits qui lui sont reprochés, le délit n’étant pas établi", a déclaré le juge Roberto Murgia, sans motiver sa décision.

Le vice-Premier ministre était jugé pour abus de pouvoir et privation de liberté après avoir bloqué, en août 2019, le navire humanitaire Open Arms alors que 147 personnes secourues en mer étaient à bord. (...)

L’affaire avait fait le tour du monde et avait duré près de trois semaines. D’autres pays de l’Union européenne (UE) avaient proposé d’accueillir les migrants, des ONG étaient intervenues, et l’acteur hollywoodien Richard Gere s’était invité sur le navire en signe de solidarité. (...)

Après trois semaines bloqués à bord, les migrants avaient finalement été autorisés à débarquer sur l’île italienne de Lampedusa après une décision de justice prise par un juge qui avait embarqué sur le navire et constaté la détresse des migrants.

L’équipage de l’Open Arms témoignait au quotidien que la santé physique et mentale des migrants à bord du navire avait atteint un point critique, avec des conditions sanitaires désastreuses, dont une épidémie de gale. Pour Matteo Salvini en revanche, "la situation n’était pas dangereuse". Une fermeté qui avait, à l’époque, été qualifiée de "honte pour l’humanité" par le gouvernement espagnol qui avait accueilli une partie des exilés.

Cette affaire était intervenue alors que le chef du gouvernement italien avait mis en place une politique des "ports fermés", refusant ainsi l’entrée aux navires humanitaires qui secouraient les migrants effectuant la traversée, souvent mortelle, depuis les côtes nord-africaines.

"La tristesse va aux personnes qui ont été privées de leur liberté. Nous attendons les motivations des juges pour évaluer si nous ferons appel de la sentence, comme nous espérons que le parquet le fera également", a réagi l’ONG. "Acquitté par la justice, mais pas par l’histoire. Nous continuerons les sauvetages en mer", a tweeté Oscar Camps, le fondateur d’Open Arms.

Malgré leurs différends personnels, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, dont l’exécutif a également dressé des obstacles juridiques sur la route des navires humanitaires, a pris fait et cause pour lui. Vendredi soir, elle a salué "une bonne nouvelle". Même son de cloche de la part des alliés européens du vice-Premier ministre d’extrême droite. "La justice a prévalu", s’est félicité le Premier ministre hongrois Viktor Orban sur les réseaux sociaux, tandis que la députée française d’extrême droite Marine Le Pen s’est dite "soulagée".
Entrave des sauvetages

Cette relaxe intervient alors que le gouvernement actuel de Giorgia Meloni est aussi en proie avec la justice au sujet de sa politique migratoire. (...)

les ONG dénoncent régulièrement l’assignation de ports très éloignés - parfois à des jours de navigation - et une entrave à leur action humanitaire. Plusieurs amendes et immobilisation de navires ont eu lieu pour non-respect de cette loi.