
Israël a frappé jeudi 19 juin l’Iran pour la septième nuit consécutive dans le cadre de son offensive, Donald Trump n’excluant pas une entrée en guerre des États-Unis pour briser le programme nucléaire de Téhéran.
"Je ne cherche pas à me battre. Mais si le choix, c’est de se battre ou qu’ils aient la bombe nucléaire, il faut faire ce qu’il y a à faire", a déclaré à la presse le président américain, qui sera briefé sur le conflit jeudi, jour férié aux États-Unis, dans la "Situation Room", la salle de crise en sous-sol de la Maison Blanche où se prennent les décisions militaires les plus sensibles.
Répondant à Donald Trump, qui la veille avait appelé l’Iran "à capituler sans conditions", le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a proclamé mercredi que son pays ne se rendrait "jamais".
L’armée israélienne, qui a acquis la maîtrise de l’espace aérien iranien, poursuit toutefois son offensive, et a annoncé jeudi une nouvelle "série frappes sur Téhéran et d’autres secteurs de l’Iran".
Elle a appelé à évacuer les villages d’Arak et de Khondab à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Téhéran, situés près d’installations nucléaires, en vue de frappes sur celles-ci.
L’agence semi-officielle Mehr a indiqué que la défense anti-aérienne avait été activée dans le centre de Téhéran.
Déclenchée le 13 mars par Israël, qui a assuré que Téhéran s’approchait du "point de non-retour" concernant l’acquisition de la bombe atomique, la guerre a fait au moins 224 morts en Iran, selon un bilan officiel.
Les salves de missiles et de drones tirées en riposte par l’Iran ont fait 24 morts en Israël, selon le gouvernement, mais leur intensité faiblit depuis le début de la semaine.
Washington n’exclut pas d’intervenir (...)
Les États-Unis, qui ont déployé un troisième porte-avions, le Nimitz, vers la zone, sont les seuls à détenir la bombe GBU-57, unique arme susceptible d’être capable d’atteindre le cœur profondément enfoui du programme nucléaire iranien, à Fordo.
"Je vais peut-être le faire, peut-être pas", a déclaré Donald Trump à des journalistes, interrogé sur l’éventualité d’une intervention américaine.
Mercredi, l’ayatollah Khamenei, au pouvoir depuis 1989, a averti les États-Unis qu’une intervention de leur part conduirait à des "dommages irréparables".
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a mis en garde contre "toute intervention militaire supplémentaire", qui aurait "des conséquences énormes" pour toute la région. (...)
Donald Trump a indiqué avoir écarté une proposition de médiation du dirigeant russe, et lui avoir conseillé de s’occuper de "la médiation pour la Russie (et l’Ukraine, ndlr) d’abord".
L’Iran, qui dément vouloir fabriquer l’arme nucléaire, accuse Israël d’avoir cherché à torpiller les négociations qui avaient commencé sur le nucléaire entre Téhéran et Washington.
À Téhéran, de nombreux magasins ont fermé depuis le début de la guerre et de longues files se sont formées aux abords des stations-service.
À la frontière avec l’Irak, un chauffeur de camion de 40 ans, parlant sous le pseudonyme de Fattah, a fait état de "pénuries de nourriture, comme le riz, le pain, le sucre ou le thé", soulignant que les stations-service "sont bondées et les prix ont augmenté".