
Israël a bloqué la réunion de ministres de pays arabes sur la reconnaissance d’un État palestinien qui devait se tenir à Ramallah, en Cisjordanie occupée, a déclaré samedi un dirigeant israélien, confirmant une information rapportée la veille par des médias locaux. Une interdiction dénoncée par la délégation arabe.
Un responsable israélien a déclaré que son pays "ne coopérera pas" à une visite en Cisjordanie de ministres arabes des Affaires étrangères, après qu’une source diplomatique saoudienne a indiqué que le chef de la diplomatie du royaume se rendrait dimanche 1er juin à Ramallah.
Israël contrôle les frontières et l’espace aérien de ce territoire palestinien occupé, ce qui signifie que son approbation est nécessaire pour que les diplomates étrangers puissent y entrer. (...)
Dans une déclaration commune, la délégation ministérielle arabe qui devait se rendre dimanche en Cisjordanie occupée a condamné "la décision d’Israël d’interdire la visite du comité à Ramallah et la rencontre avec le président de l’État de Palestine, Mahmoud Abbas", a indiqué le ministère des Affaires étrangères jordanien dans un communiqué.
Normalisation conditionnée
Ce comité est dirigé par Fayçal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères, et comprend notamment ses homologues de Jordanie, de Bahreïn, d’Égypte ainsi que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Aboul Gheit.
Ce groupe a décidé de reporter la visite à Ramallah car Israël "a refusé son rentrée en Cisjordanie occupée par voie aérienne, un espace contrôlé par Israël".
La délégation a affirmé que cette décision constituait une "violation flagrante des obligations d’Israël en tant que puissance occupante" et reflétait le "mépris du droit international" par Israël.
Avant la guerre dévastatrice à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, l’Arabie saoudite avait entamé des discussions avec Washington incluant une normalisation avec Israël, en échange d’un accord de sécurité et un soutien à son programme nucléaire civil. Mais elle a conditionné depuis une telle démarche à l’établissement d’un État palestinien, éloignant la perspective d’un accord dans le contexte actuel (...)
L’Arabie saoudite et la France doivent coprésider en juin une conférence internationale à New York, au siège des Nations unies, visant à relancer la solution à deux États, israélien et palestinien.
Israël a annoncé cette semaine la construction de "l’État juif israélien" en Cisjordanie et la création de 22 nouvelles colonies israéliennes dans ce territoire qu’il occupe depuis 1967, considérées comme illégales au regard du droit international.
L’armée israélienne a par ailleurs récemment intensifié ses opérations militaires dans la bande de Gaza, dans le but affiché de prendre le contrôle de la totalité de ce territoire palestinien et de libérer les derniers otages qui y sont toujours retenus. (...)