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RFI
Iran : le journaliste et militant des droits de l’homme Kianoush Sanjari retrouvé mort
#Iran #KianoushSanjari
Article mis en ligne le 14 novembre 2024

Kianoush Sanjari, ancien journaliste iranien pour Voice of America, militant des droits de l’homme et ancien prisonnier politique se serait suicidé, a-t-on appris ce 13 novembre, pour protester « contre la dictature de Khamenei »

C’est à travers un message diffusé sur le réseau social X que Kianoush Sanjari explique son geste. « Si Fatemeh Sepehari, Nasreen Shakarami Tomaj Salehi et Arsham Rezaei ne sont pas libérés de prison d’ici 19 heures aujourd’hui, mercredi 13 novembre 2024, et que la nouvelle de leur libération n’est pas publiée sur le site d’information judiciaire, je mettrais fin à ma vie en protestation contre la dictature de Khamenei et de ses proches », peut-on lire sur le réseau social. (...)

De militant étudiant à blogueur en exil

Né le 12 septembre 1982 à Téhéran, Kianoush Sanjari a été porte-parole du Front uni des étudiants en Iran. Il a été porte-parole du Comité des journalistes des droits de l’homme et membre du Front démocratique d’Iran jusqu’à sa mort. Il était également blogueur et membre de l’Association des blogueurs iraniens et couvrait l’actualité relative aux prisonniers politiques iraniens sur son blog en anglais. Ses articles documentaient notamment les conditions difficiles des prisonniers politiques, le comportement violents des agents de sécurité et d’autres violations des droits de l’homme.

Kianoush Sanjari a été arrêté pour la première fois à l’âge de 17 ans par les autorités iraniennes lors d’une manifestation étudiante et a passé plusieurs mois à l’isolement. Il a passé plusieurs années dans la prison d’Evin de Téhéran, avant de quitter le pays en 2005 après avoir subi de lourdes pressions. Il a d’abord cherché refuge au Kurdistan irakien, puis a été transféré en Norvège avec l’aide d’Amnesty International. Il a ensuite immigré aux États-Unis et a poursuivi ses activités de blogueur et de journaliste en exil, relate Voice of America.

Emprisonnement et internement en unité psychiatrique

C’est en 2016 qu’il revient au pays pour s’occuper de sa mère, dont la santé décline en raison de son âge, mais il est arrêté par les autorités et condamné à 11 ans de prison. Après trois ans derrière les barreaux, il est transféré en hôpital psychiatrique. Il a qualifié son internement comme le moment le plus « douloureux de sa vie ». (...)

En 2022, il parvient à quitter à nouveau l’Iran après plusieurs années d’emprisonnement et d’interdiction de sortir. Cependant, peu de temps après, il rentre de nouveau au pays pour poursuivre ses activités en faveur des droits de l’homme.

En Iran, plus de 100 journalistes ont été enfermés ou poursuivis en justice depuis septembre 2022, date du début du mouvement de protestation « Femme, vie, liberté », selon Reporters sans frontières.