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Iran. "Je suis déterminée à me battre", affirme l’activiste iranienne emprisonnée, Narges Mohammadi
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Article mis en ligne le 21 février 2025

L’activiste iranienne pour les droits des femmes, Narges Mohammadi, a accordé un entretien à France 24, alors qu’elle bénéficiait d’une permission temporaire de sortie de la prison d’Evin à Téhéran. Malgré neuf procès et une nouvelle condamnation à dix ans d’emprisonnement, la lauréate du prix Nobel de la paix 2023 reste résolue à poursuivre son combat pour les droits humains en Iran. Elle affirme que le mouvement de protestation "Femme, Vie, Liberté" "continue d’exister avec force", mais prend "différentes formes".

(...) Après avoir été jugée neuf fois, l’activiste purge actuellement sa dixième année de prison et devra retourner derrière les barreaux pour encore dix ans. Elle est détenue dans la prison d’Evin, au sein du quartier réservé aux prisonniers politiques. Durant son incarcération à Evin, Narges Mohammadi affirme avoir été placée à trois reprises à l’isolement, "où les conditions de détention sont insoutenables."

Elle a également été envoyée à l’isolement dans un centre de détention militaire dépendant des Gardiens de la révolution. "Ils vous y emmènent pour vous infliger des actes de tortures psychologiques et morales, et pour vous briser et obtenir ce qu’ils veulent", explique-t-elle. (...)

"Le peuple iranien est devenu résistant"

Narges Mohammadi insiste sur le fait que le mouvement de protestation "Femme, Vie, Liberté", déclenché par la mort de Mahsa Amini en 2022 aux mains de la police des mœurs, "continue d’exister avec force". "Le peuple (iranien) est devenu résistant grâce à ce mouvement", estime-t-elle, "On voit le niveau de cette résistance partout dans le pays, que ce soit auprès des enseignants, des ouvriers, des femmes, de toutes les couches de la société, y compris des retraités".

L’activiste dénonce également la loi imposant le port du voile obligatoire aux femmes iraniennes, qu’elle qualifie "d’outil de domination" utilisé par les autorités. Si celles-ci pouvaient "dominer une moitié de la société, cet asservissement allait leur permettre de mettre toute la société sous leur domination. Et c’était, cela leur but".

Alors que le prix Nobel de la paix, qui lui a été décerné en 2023, a mis son combat pour les droits humains sous les projecteurs, la militante se désole qu’avec "un gouvernement répressif" comme celui de la République islamique, l’obtention du prix Nobel de la paix "a rendu la situation plus délicate".

Narges Mohammadi explique également que les autorités iraniennes lui ont "de nombreuses fois" proposé de quitter le pays, mais qu’elle a toujours refusé. "Je n’ai toujours pas l’intention de quitter l’Iran. Je suis déterminée à continuer à me battre aux côtés du peuple iranien." (...) (...)