
(...) à son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron – professionnel, lui aussi, des cadeaux aux plus aisés – avait supprimé l’impôt sur la fortune (ISF). Il l’avait alors remplacé par l’impôt sur la fortune immobilière. Celui-ci impose, très légèrement, les très hauts patrimoines immobiliers. (...)
Pourtant, c’est bien cet impôt – qui ne touche que les très riches – que le Rassemblement national souhaite supprimer. C’est ce qu’avait annoncé Marine Le Pen lors des présidentielles en 2022 – programme qui continue de faire foi pour ces législatives. « L’IFI est un impôt qui taxe l’enracinement, le fait pour les Français d’être propriétaires du patrimoine immobilier français », avait-elle ainsi justifié dans Le Parisien.
Dans les colonnes du quotidien, elle expliquait alors vouloir remplacer cet impôt sur la fortune immobilière par un autre sur la fortune financière. Le but de ce changement : exonérer les résidences principales de tout impôt sur la fortune. Son argument de justification était alors lunaire : cela « protégera les classes moyennes qui entraient parfois dans l’ISF du fait de la simple valorisation d’un patrimoine immobilier familial », déclarait la patronne du RN. (...)
Une affirmation totalement erronée, voire aberrante. En effet, comme le montre l’Observatoire des inégalités, moins d’1 % des Français détiennent un patrimoine supérieur à 1,3 million d’euros… Surtout, la résidence principale bénéficie déjà d’un abattement fiscal dans l’IFI actuel. (...)
« C’est un cadeau aux multimillionnaires. Les masques tombent », souffle Thomas Piketty, l’économiste spécialiste des inégalités de patrimoine. (...)
Ainsi, si le Rassemblement National s’est indigné de la suppression de l’impôt sur la fortune par Emmanuel Macron, il ne promet guère mieux. Il a même voté contre son rétablissement lors de l’examen du budget 2023. Pire, le nouvel impôt sur les fortunes financières (IFF) qu’il propose devrait ainsi rapporter moins que l’ancien ISF (...)