
Depuis la mise hors service d’autres établissements de soins de la ville de Gaza à cause des bombardements israéliens la semaine dernière, l’hôpital d’Al-Shifa fait face à un flot ininterrompu de blessés. Contacté par la rédaction des Observateurs, le directeur de l’hôpital, Mohammed Abou Salmiya, témoigne d’une situation ingérable.
Arrêté par l’armée israélienne fin novembre 2023, Mohammed Abou Salmiya avait affirmé avoir été torturé durant son emprisonnement, avant d’être libéré, le 1er juillet 2024. Samedi 20 septembre, il a appris la mort de son frère et de sa belle-soeur, en voyant leurs corps arriver, alors qu’il était de garde.
Aujourd’hui, toujours à la tête de l’hôpital, lui et le personnel soignant alertent sur leur situation. Le témoignage d’une médecin australienne a notamment été publié dimanche 21 septembre. Elle affirme qu’actuellement l’hôpital “est juste un abattoir”. (...)
“La charge sur l’hôpital Al-Shifa est devenue énorme”
Si les capacités de l’hôpital étaient déjà dépassées depuis un moment, la situation s’est encore aggravée après que l’armée israélienne a partiellement détruit, le 17 septembre 2025, l’hôpital al-Rantisi de Gaza-ville, désormais complètement hors service, selon le médecin. (...)
Mohammed Abou Salmiya explique :
“La situation à l’hôpital Al-Shifa a atteint un stade très dangereux après que l’hôpital pour enfants Al-Rantisi et l’hôpital ophtalmologique est devenu hors service, ainsi que la clinique Sheikh Radwan. La charge sur l’hôpital Al-Shifa à Gaza est devenue énorme.
Nous recevons chaque jour des dizaines de martyrs et des centaines de blessés, ainsi que des patients malnutris et des malades chroniques. Il y a encore plus de 480 patients dans le complexe, dont 13 patients en soins intensifs et 300 patients en dialyse.”
Aujourd’hui, il reste une poignée d’hôpitaux encore en service dans la ville de Gaza. Selon le directeur de l’hôpital, en plus de l’hôpital al-Shifa, il reste une maternité, et deux hôpitaux “partiellement accessibles”, c’est-à-dire dont une partie des services sont indisponibles.
“Nous demandons une protection internationale”
(...)
Dimanche 21 septembre, l’un des infirmiers du complexe hospitalier, Ashraf Abou Mohsen, était tué par les bombardements israéliens avec sa femme et ses deux enfants. Mohammed Abou Salmiya a confirmé sa mort, expliquant qu’il avait été tué “après avoir terminé son travail à l’hôpital”.
“Par conséquent, nous demandons une protection internationale pour les hôpitaux, en particulier pour le complexe médical Al-Shifa, et nous demandons la protection du personnel médical et de l’hôpital contre les bombardements.
On craint des victimes comptées par dizaines de milliers, car il reste encore des centaines de milliers de personnes dans la ville de Gaza.” (...)
Amnesty International
Pétition Génocide à Gaza : la France doit mettre fin à l’impunité d’Israël