
La justice française a condamné mercredi quatre militants d’ultradroite pour une agression homophobe commise à Paris dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu’ils "fêtaient" la victoire du Rassemblement national aux élections européennes.
Quatre militants d’ultradroite ont été condamnés mercredi 12 juin à des peines allant de six mois de prison avec sursis à sept mois ferme pour leur participation à une agression homophobe à Paris dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu’ils "fêtaient" la victoire du RN aux élections européennes.
En garde à vue, ces quatre jeunes hommes ont affirmé des "revendications paramilitaires et d’affiliation au GUD [Groupe union défense, un syndicat d’étudiants d’extrême droite, NDLR] et au Rassemblement national", selon le parquet.
Deux d’entre eux ont été condamnés pour violences, à cinq et sept mois de prison ferme. Le tribunal correctionnel a ordonné leur incarcération immédiate. D’ici quelques jours, ils pourront toutefois demander à purger leur peine sous bracelet électronique. Les deux autres ont écopé d’une peine plus légère, de six mois avec sursis, pour "non-assistance à personne en danger". (...)
La victime, un jeune homme d’une vingtaine d’années, a reçu un coup de poing au visage. Il n’était pas présent à l’audience, mais selon son récit rapporté par les enquêteurs, il affirme avoir été agressé par cinq hommes, dont l’un lui a crié "Sale pédé, t’es un trans", alors qu’il marchait dans la rue.
À la barre, les quatre étudiants ont réfuté toute participation aux faits, s’enfermant souvent dans des réponses fuyantes aux questions du tribunal. Ils n’ont ainsi pas su expliquer pourquoi l’un d’eux avait écrit un message peu de temps après l’heure de l’agression, en indiquant que ses amis avaient "fumé un gay".
À l’audience leur attitude lors de leur interpellation et de leur arrivée au poste de police, la nuit des faits, a également été évoquée : ils s’y sont fait remarquer par des chants militaires ou des phrases comme "vous verrez quand Bardella sera au pouvoir, quand Hitler reviendra". "Vous ne savez pas qui je suis, vous verrez demain ce qui va vous arriver", a menacé l’un d’eux à l’attention des policiers. "C’était une blague", s’excuse-t-il à la barre, expliquant qu’"on a besoin de se détendre quand on a les menottes aux mains".
"Violences gratuites"
Concernant les faits, ce sont des "violences gratuites" d’une "particulière gravité", a fustigé la représentante du parquet. (...)