
« Les discriminations racistes sont partout : dans la rue, à l’école, pour trouver un logement, et même pour accéder aux loisirs. » Réuni·es au sein du collectif national « Il faut bien que jeunesse se fâche », nous sommes des jeunes adultes concerné·es et indigné·es par la précarité et les discriminations racistes. En ce 21 mars, journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, nous voulons faire entendre nos colères et nos peurs pour l’avenir d’une partie de la jeunesse de ce pays.
Réuni·es au sein du collectif national « Il faut bien que jeunesse se fâche », nous sommes des jeunes adultes concerné·es et indigné·es par la précarité et les discriminations racistes. En ce 21 mars 2025, journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, nous voulons faire entendre nos colères et nos peurs pour l’avenir d’une partie de la jeunesse de ce pays.
Le constat est sans appel : la loi ne suffit pas à lutter contre les discriminations basées sur l’origine, la couleur de peau ou la religion. Le racisme entrave encore aujourd’hui nos parcours scolaires, professionnels et personnels. Il doit cesser de freiner nos carrières, de nous exclure des opportunités et de nous enfermer dans une société à deux vitesses.
En 2025, être encore discriminé·e au travail ? Non, ça ne passe pas (...)
En 2021, une campagne de testing menée par le CNRS démontrait qu’un·e candidat·e d’origine maghrébine avait 18% de chances d’obtenir un entretien pour un poste de cadre administratif contre 25% pour celui ou celle dit·e « de référence ». Nous devons toujours en faire plus que les autres, envoyer plus de candidatures, accepter des métiers qui ne nous plaisent pas pour éviter le rejet, et parfois, renoncer à nos ambitions, nous replier sur nous-mêmes, perdre confiance. En 2020, un rapport du Défenseur des droits révélait que 49% des victimes de discrimination souffraient de stress, de dépression ou d’une dégradation de leur état de santé.
À long terme, ces discriminations brisent des vies et des générations. Nos parents ont subi ces injustices avant nous. (...)
Cessons de minimiser
Les discriminations sont parfois insidieuses, presque imperceptibles. Dans certaines entreprises, nos prénoms sont modifiés sans qu’on y prête attention. Ailleurs, l’invitation à une réunion ou un événement entre collègues ne nous est pas adressée. Ce sont des détails, dit-on. Mais mis bout à bout, ils créent un environnement hostile, où l’on doute de sa place et où l’on se sent invisible.
Et pourtant, 9 victimes de discrimination professionnelle sur 10 n’engagent aucune démarche, par peur des représailles ou parce qu’elles estiment que rien ne changera. C’est ce silence qui permet aux injustices de perdurer. Nous refusons de plier face à la loi
du fatalisme. Nous n’acceptons plus de voir nos carrières bloquées, nos salaires stagner, nos ambitions brisées à cause de notre origine réelle ou supposée.
Le racisme est une gangrène qui progresse à bas bruit, malgré les lois. Nous, jeunes de ce pays, en appelons à la raison et à l’action.
Agissons ensemble ! (...)
Quand quelqu’un·e est discriminé·e, iel n’est pas seulement une victime isolée. C’est toute la société qui subit l’échec de la stratégie actuelle de lutte contre les discriminations en France. Si les comportements restent impunis, que les sanctions manquent de sévérité, les pratiques discriminantes se propagent. A l’image de la lutte contre les violences faites aux femmes ou la reconnaissance des personnes en situation de handicap, dont la prise en compte a largement progressé ces dernières années, la lutte contre le racisme doit bénéficier de moyens à la hauteur des enjeux actuels.
Syndicats, entreprises, employeurs du secteur public comme du secteur privé : engagez-vous concrètement contre les discriminations ! Par l’information, la sensibilisation, en faisant place aux personnes racisées, mais aussi par un contrôle des pratiques de recrutement et une attention particulière aux risques de harcèlement discriminatoire.
Nous sommes convaincu·es que l’inaction mène à la division, à la montée de la haine et à des violences qui risquent de briser le tissu social. Nous sommes la jeunesse. Nous sommes l’avenir de la France. Notre avenir est en danger et nous avons toutes et tous un rôle à jouer
Nous en appelons au réveil de toutes et tous, pour que ces inégalités laissent place à l’horizon de justice sociale que nous désirons et dont toute la société a besoin pour tenir ensemble.
Le collectif Il faut que jeunesse se fâche initié par l’association Aequitaz