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France TV Info
Guerre entre le Hamas et Israël : un journaliste palestinien, interprète et fixeur pour Radio France, tué dans un bombardement
#Israel #Hamas #Palestine #Gaza #journalisme
Article mis en ligne le 24 octobre 2023
dernière modification le 23 octobre 2023

Roshdi Sarraj est mort dimanche dans un bombardement israélien sur un quartier de Gaza Ville. Il travaillait avec les correspondants et envoyés spéciaux de Radio France depuis mai 2021. Deux d’entre eux lui rendent hommage.

Il était né en 1992 à Londres. Roshdi Sarraj est mort à 31 ans, dimanche 22 octobre, dans un bombardement israélien sur le quartier de Tel Al Hawa, un quartier de Gaza Ville. Il travaillait avec les correspondants et envoyés spéciaux de Radio France depuis mai 2021, date de la précédente guerre entre le Hamas et Israël.

À l’origine photo-reporter, avec son épouse et plusieurs amis, il avait fondé l’agence de presse Ain Media qui employait des rédacteurs, cameramen, photographes, monteurs, éditeurs visuels. C’est une agence très sérieuse, sollicitée par Netflix pour tourner des séquences de documentaires, qui ouvrait ses locaux aux correspondants de Radio France lors de leurs reportages à Gaza.

Indépendant d’esprit, ouvert sur le monde, capable de prendre beaucoup de hauteur par rapport à l’interminable conflit israélo-palestinien, Roshdi était un fixeur complet : il nous conduisait, nous trouvait les interlocuteurs intéressants, traduisait leurs propos de l’arabe vers l’anglais, savait prendre en main une interview s’il sentait que l’interlocuteur nous perdait ou essayait de nous détourner du sujet, expliquait la situation, regardait les médias arabes, décryptait ce qui se passait, conscient des attentes des journalistes étrangers mais aussi des pressions permanentes du Hamas.

"Je ne sortirai de Gaza que par le ciel"

Malgré les dangers encourus en temps de guerre (l’un de ses collègues avait été tué par l’armée israélienne lors de reportages sur une "marche du retour" en 2018 et un autre il y a deux semaines) il avait préféré rester chez lui dans le nord de la bande de Gaza, expliquant que sa famille avait fui Jaffa (aujourd’hui en Israël) en 1948 et qu’il ne voulait pas revivre une deuxième Nakba. Sur les réseaux sociaux, il continuait à documenter ce qui se passait à Gaza en publiant des photos des bombardements. (...)

il préférait rester chez lui et mourir dignement dans un lieu familier plutôt que dans la poussière au bord d’une route. "Je ne sortirai de Gaza que par le ciel" avait-il écrit.

Lire aussi :

 (Huffington Post)
La mort du journaliste Roshdi Sarraj à Gaza déclenche une vive émotion dans les médias français

(...) Il y a seulement cinq jours, Roshdi Sarraj avait déploré la mort de 12 journalistes sous les bombardements israéliens. Le photo journaliste assurait alors : « nous essayons toujours de résister et de continuer à couvrir la situation afin que le monde puisse voir les crimes israéliens à Gaza ». Une parole qui résonne d’autant plus durement ce dimanche.