
"Nous sommes prêts à conclure un accord, mais certains éléments spécifiques doivent encore être peaufinés", a affirmé jeudi le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov dans un entretien à la chaîne CBS. Peu avant, Donald Trump avait appelé Vladimir Poutine à cesser de bombarder l’Ukraine.
Moscou abonde dans le sens de Donald Trump. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie est "prête" à conclure un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine, selon des extraits d’une interview à une chaîne américaine mis en ligne jeudi 24 avril.
Le président américain Donald Trump "parle d’un accord et nous sommes prêts à conclure un accord, mais certains éléments spécifiques doivent encore être peaufinés", affirme-t-il dans cet entretien à la chaîne CBS. (...)
Le président américain a indiqué cette semaine être "très proche" d’un compromis avec la Russie pour mettre fin à la guerre déclenchée par l’invasion à grande échelle lancée par la Russie en février 2022. Il a fait porter la responsabilité du blocage actuel des tractations au président ukrainien Volodymyr Zelensky et les éléments distillés par les responsables américains supposent des concessions majeures de la part de Kiev.
"Vladimir, ARRÊTE !", exhorte Trump
Interrogé sur la nouvelle vague de frappes sur l’Ukraine lancée dans la nuit, qui a fait au moins 12 morts et des dizaines de blessés à Kiev, Sergueï Lavrov répond : "Nous ne visons que des objectifs militaires ou des sites civils utilisés par l’armée."
"S’il s’agissait d’une cible utilisée par l’armée ukrainienne, le ministère de la défense, les commandants sur le terrain, ont le droit de les attaquer", dit-il.
Volodymyr Zelensky, qui a écourté une visite en Afrique du Sud, a accusé la Russie d’avoir utilisé un missile "fabriqué en Corée du Nord" lors de ces frappes.
Il a aussi affirmé que l’armée russe avait tenté de profiter de ces bombardements aériens massifs pour intensifier leur offensive au sol. "Alors que le gros de nos forces se concentrait sur la protection contre les missiles et les drones, les Russes ont considérablement intensifié leurs attaques au sol", a-t-il déclaré sur Telegram, ajoutant que cet assaut avait été repoussé.
Le président américain a exhorté jeudi son homologue russe Vladimir Poutine à cesser de bombarder l’Ukraine. "Vladimir, ARRÊTE !", s’est-il agacé dans une de ses formules lapidaires sur sa plateforme Truth Social, ajoutant n’être "pas content" de ces frappes au "très mauvais timing". (...)
Pression sur la Russie
La vague de missiles et de drones explosifs lancés par la Russie intervient à un moment critique pour le processus de négociation que Donald Trump a engagée pour faire cesser la guerre lancée par Moscou en février 2022, et dont le bilan se chiffre au moins en dizaines de milliers de morts de part et d’autre.
L’émissaire américain Steve Witkoff est attendu d’ici à la fin de la semaine à Moscou, tandis que Donald Trump et Volodymyr Zelensky seront tous les deux présents aux funérailles du pape François samedi à Rome.
Des informations de presse ont fait état de discussions russo-américaines sur la reconnaissance de l’annexion par la Russie de la Crimée, péninsule ukrainienne dont Moscou a pris le contrôle en 2014.
Sans reconnaître un tel point explicitement, le président américain a cependant jugé cette semaine le territoire "perdu" pour l’Ukraine, tandis que son vice-président J.D. Vance suggérait de "geler les lignes territoriales à un niveau proche de ce qu’elles sont aujourd’hui".
Le président ukrainien est revenu sur le sujet jeudi avant de quitter Pretoria précipitamment : "Nous faisons tout ce que nos partenaires ont proposé, sauf ce qui est contraire à notre législation et à la Constitution" ukrainienne sur l’intégrité territoriale du pays, Crimée comprise, a-t-il souligné, exigeant à l’inverse "plus de pression sur la Russie".
À ce sujet, Donald Trump a assuré jeudi devant la presse que les États-Unis mettaient "une forte pression" sur la Russie pour mettre fin à la guerre, ajoutant que Moscou ferait "une assez grosse concession" en acceptant de ne pas s’emparer de tout le pays.
Reçu par Donald Trump, le patron de l’Otan, Mark Rutte, a paru s’inscrire en faux par rapport aux déclarations du président américain accusant Kiev d’entraver les tractations de paix. (...)