
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé, samedi dans une interview au Parisien, que le gouvernement allait "doubler les places dans les centres de rétention" pour les porter à "3 000" d’ici 2027.
Le gouvernement souhaite "doubler les places dans les centres de rétention" administrative (CRA) pour les porter à "3 000" d’ici 2027, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dans une interview mise en ligne sur le site du Parisien samedi 7 octobre.
Le ministère de l’Intérieur a précisé que les nouveaux CRA devraient se situer dans onze villes françaises : Dijon, Oissel, Nantes, Béziers, Aix-en-Provence, Goussainville, Nice, Olivet, Mérignac, ainsi que dans le Dunkerquois et à Mayotte.
Les conditions de vie en CRA régulièrement dénoncées
InfoMigrants documente depuis des années la situation des personnes retenues en CRA, régulièrement dénoncé par les associations de défense des droits de migrants. Depuis 2012, Paris a notamment été condamné 11 fois par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour avoir détenu des enfants en CRA.
Les conditions sanitaires de ces centres font également l’objet de nombreuses préoccupations des ONG. En juillet, l’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé) alertait dans un communiqué sur la situation dans la zone d’attente de Roissy infestée de punaises de lit.
Déjà en février, l’association La Cimade avait décidé de se retirer du CRA du Mesnil-Amelot, situé près de l’aéroport de Roissy, pour dénoncer les conditions de détention des retenus. "Les situations de violations du droit sont tellement nombreuses que l’exercice de notre mission au CRA est rendu impossible", signalait à l’époque Louise Lecaudey, coordinatrice des intervenants juridiques au CRA.
L’un des CRA les plus récents a ouvert en janvier 2022 à Lyon mais, à peine plus d’un an après, il faisait déjà l’objet de nombreuses critiques. (...)
Projet de loi immigration
L’annonce sur les CRA de Gérald Darmanin intervient un mois avant l’examen au Sénat du projet de loi sur l’immigration, plusieurs fois reporté, et qui devrait mettre l’accent sur la régularisation de travailleurs sans-papiers dans les métiers dits "en tension". (...)