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« Génocide à Gaza : un crime collectif » : dernier rapport de la rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese
#Israel #Gaza #Cisjordanie #genocide #famine #tortures #cessezleFeu #FrancescaAlbanese
Article mis en ligne le 7 novembre 2025
dernière modification le 5 novembre 2025

Vidéo de la conférence de presse sur YouTube ( 57′ 51′′ )

Voir la video sur Invidious (pas ou peu de pistage)⬇️

TRANSCRIPTION

Francesca Albanese :

Merci beaucoup. Bonjour ou bon après-midi à tous à New York, et bonsoir à ceux du Cap. Je dois dire que je suis heureuse, honorée et émue d’être en Afrique du Sud, même si je regrette profondément de ne pouvoir présenter mon rapport en personne à New York, au siège des Nations Unies, en ma qualité de Rapporteuse Spéciale des Nations Unies, protégée par la Charte des Nations Unies et les Conventions sur les prérogatives et immunités des Nations Unies, en raison des sanctions illégales qui m’ont été imposées pour avoir simplement exercé mon mandat.

Je suis ici pour présenter à la presse mon dernier rapport intitulé « Génocide à Gaza : un crime collectif » (Version en français), [NdT : Version originelle en anglais ICI]. Dans ce rapport, je soutiens que le génocide perpétré par Israël à Gaza s’inscrit dans un système international de complicité.

Le droit international est très clair : les États ne doivent ni aider ni contribuer aux actes internationalement illicites commis par d’autres États. Au contraire, ils doivent les prévenir, les faire cesser et les punir.

Il ne s’agit pas d’actes de charité, mais d’obligations juridiques découlant de la violation des normes impératives du droit international. Elles exigent la suspension immédiate des relations militaires, économiques et diplomatiques avec Israël jusqu’à la cessation de ses crimes, ainsi que la poursuite de la justice pour les victimes par la punition des responsables et de leurs complices. Mon rapport montre cependant comment certains États influents, avec l’acquiescement de nombreux autres, ont apporté à Israël un soutien diplomatique, militaire, économique et idéologique, renforçant ainsi, au lieu de démanteler, son système colonial de peuplement et d’apartheid, qui, ces deux dernières années, a pris des proportions génocidaires.

Je crois qu’aucun État ne peut prétendre défendre le droit international tout en armant, soutenant et protégeant un régime génocidaire. (...)

Le commerce et les investissements ont soutenu et dynamisé l’économie israélienne. Les exportations de produits électroniques, pharmaceutiques, énergétiques, miniers et de biens à double usage ont totalisé 474 milliards de dollars, contribuant ainsi au financement des opérations militaires d’Israël. Par ailleurs, malgré les sanctions rapidement imposées par l’Union européenne à la Russie suite à son invasion de l’Ukraine, cette dernière demeure à ce jour le principal partenaire commercial d’Israël.

Parallèlement, l’Amérique du Nord et plusieurs États arabes continuent de renforcer leurs liens économiques avec Israël, et seuls quelques pays ont légèrement réduit leurs échanges commerciaux durant le génocide, tandis que les flux commerciaux indirects persistent. Je dois dire que l’un des aspects les plus sadiques de ce génocide est l’instrumentalisation de l’aide humanitaire. Ce qui a commencé par le blocus illégal et les attaques contre l’UNRWA s’est transformé en une soumission totale de cette aide à la volonté d’Israël et des États-Unis, les privant ainsi de leur rôle protecteur. Ces mesures, soutenues ou approuvées par les États membres, ont manifestement aggravé les conditions de vie à Gaza. Le problème, malheureusement, est profondément idéologique, car les dirigeants occidentaux ont relayé la propagande israélienne, ressassant le mantra de la légitime défense et ravivant des stéréotypes coloniaux qui présentent les Palestiniens comme des êtres inférieurs, des terroristes par définition, et présentent la destruction de Gaza comme une bataille de la civilisation contre la barbarie, effaçant ainsi la distinction entre civils et combattants. (...)