
À l’initiative du jeune collectif des Mères pour les enfants de Palestine, quelques centaines de personnes se sont rassemblées dimanche aux Invalides, à Paris, pour dénoncer la guerre génocidaire et le sort des enfants de Gaza. Mediapart est allé à la rencontre de ces femmes mobilisées.
Au cœur du rassemblement, Muzna Shihabi a le visage fermé. La Palestinienne de 52 ans est arrivée en France en 2021, après avoir vécu à Beyrouth (Liban). Mère de deux enfants, elle fait partie du collectif des Mères pour les enfants de Palestine, à l’initiative du rassemblement. « Quand depuis deux ans, on voit des images de parents qui prennent des parties des corps de leurs enfants pour les mettre dans des sacs, d’une mère qui pleure et dit que son enfant a été tué alors qu’il avait faim, et que nous, on est là à compter combien de fruits et légumes ils mangent par jour, je ne peux pas le supporter. Chez moi, en Palestine, les enfants veulent juste vivre. » (...)
Juliette, 52 ans et mère de deux enfants, est venue seule aujourd’hui. « Je ne peux pas rester chez moi devant ce génocide à la télé, sur les réseaux sociaux, vingt-quatre heures sur vingt-quatre. »
« Les enfants et les mamans sont les principales victimes de ce génocide. » De nationalité argentine, elle fait le parallèle avec la répression des opposants politiques. « Ils ont fait la même chose chez nous, en faisant disparaître 30 000 personnes engagées politiquement pour supprimer des générations. »
Avant de se remettre à crier les slogans, elle confie ne voir aucune autre solution que la grève interprofessionnelle internationale : « Macron n’est pas complice, c’est un assassin, alors il faut faire pression au maximum. » (...)
Initiée par le collectif Éducation avec Gaza, une fresque libre était déposée sur le parvis des Invalides, pour que chacun·e puisse y écrire un mot à destination des enfants de Gaza. « Le premier objectif du collectif était de mobiliser tout le secteur de l’éducation sur la question palestinienne, puis les revendications se sont accumulées », raconte Samia, enseignante. La banderole sera envoyée en Palestine dans les prochaines semaines. (...)