
La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) a été vivement critiquée par l’ONG Médecins sans frontières (MSF), qui l’accuse d’être "un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne".
Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé, vendredi 27 juin, un système "militarisé" de distribution d’aide humanitaire dans la bande de Gaza qui "tue des gens", l’ONG Médecins sans frontières fustigeant des "massacres à la chaîne" par Israël de civils palestiniens affamés.
L’ONU "s’aligne sur le Hamas", a répondu, vendredi soir, la diplomatie israélienne à Antonio Guterres. "Accuser Israël pour les échecs de l’ONU et pour les actions du (mouvement islamiste palestinien) Hamas est une tactique délibérée", écrit le ministère israélien des Affaires étrangères sur X. (...)
Ce faisant, l’ONU s’aligne sur le Hamas, qui essaie également de saboter les opérations humanitaires de la GHF", ajoute le message assurant que l’armée israélienne "ne prend jamais pour cible des civils".
La Défense civile dans le territoire palestinien ravagé par plus de 20 mois de guerre, a annoncé de son côté la mort de 80 personnes dans des frappes ou tirs de l’armée israélienne, dont 10 tuées une fois de plus en attendant de l’aide humanitaire.
Jeudi, déjà, fut une journée particulièrement meurtrière avec 65 Palestiniens qui avaient perdu la vie par des tirs israéliens, selon les secours, dont sept venus chercher de l’assistance dans un centre de la GHF.
"Les gens sont tués simplement en essayant de nourrir leurs familles et eux-mêmes. Aller chercher de la nourriture ne doit jamais être une condamnation à mort", a tonné devant la presse à New York le secrétaire général de l’ONU. (...)
"Un simulacre de distribution alimentaire"
MSF, présente à Gaza, avait réclamé plus tôt le démantèlement de la GHF, l’accusant d’être "un simulacre de distribution alimentaire qui produit des massacres à la chaîne". (...)
Dans un communiqué, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté des "mensonges malveillants" du journal de gauche Haaretz, selon lequel des soldats auraient reçu ordre de tirer sur des civils désarmés attendant de recevoir cette aide humanitaire.
Benjamin Netanyahu a rejeté tout aussi "catégoriquement les accusations odieuses de meurtre rituel" publiées dans le même journal. (...)
Sur les 62 personnes tuées vendredi, dix "attendaient de l’aide humanitaire" dans trois endroits différents du territoire palestinien, d’après un porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal.
Interrogée par l’AFP, l’armée a dit qu’elle examinait les informations de la Défense civile mais a nié catégoriquement que ses soldats aient ouvert le feu sur des personnes attendant de l’aide dans le centre de la bande de Gaza, où Mahmoud Bassal a fait état d’un mort.
Six autres ont perdu la vie dans le sud en tentant de gagner un site de distribution de colis-repas de la GHF, et trois en attendant de l’aide au sud-ouest de Gaza-ville (nord), toujours selon la Défense civile. (...)
Près de 550 morts depuis fin mai
Selon le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, près de 550 personnes ont été tuées et plus de 4 000 blessées dans des queues immenses se formant en vue d’atteindre divers centres de distribution d’aide humanitaire depuis que la GHF y a commencé ses opérations fin mai.
Cette dernière nie que des tirs meurtriers surviennent à proximité immédiate de ses points de distribution.
Sur le terrain, les combats continuent de faire rage entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens.
Deux d’entre eux, les Brigades al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste Hamas, et les Brigades al-Quds, branche armée du Jihad islamique, mouvement allié au Hamas, ont revendiqué des tirs contre des soldats israéliens.