
"C’était chaotique, indigne et dangereux", a dénoncé mercredi le patron de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) après une distribution d’aide humanitaire organisée la veille à Gaza par une société privée lors de laquelle des dizaines de personnes ont été blessées. La Fondation humanitaire de Gaza (GHF) a annoncé l’interruption temporaire de la distribution d’aide en raison de désordres.
Un haut responsable de l’ONU a dénoncé, mercredi 28 mai, comme une "distraction" indigne le nouveau système de distribution d’aide mis en place par Israël dans la bande de Gaza, alors que la première journée, mardi, de distribution de l’organisme privé a été marquée par des scènes de chaos.
Ce nouveau modèle promu par Israël et les États-Unis consistant à déléguer la distribution d’aide à une société privée est "une distraction par rapport aux atrocités", a déclaré à Tokyo le responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini.
De son côté, l’armée israélienne a démenti avoir ouvert le feu sur la foule en marge de cette distribution, faisant état de "tirs de sommation en l’air" effectués par ses soldats "dans la zone à l’extérieur" du centre géré par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), organisme créé de toutes pièces avec le soutien d’Israël et des États-Unis, "en aucun cas vers les gens". (...)
Mardi, une distribution d’aide dans un nouveau centre de distribution tenu par la GHF a tourné au chaos à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, lorsque des milliers de Palestiniens se sont rués sur les lieux, selon des journalistes de l’AFP.
"Environ 47 personnes ont été blessées", "la plupart par balles", et "les tirs provenaient de l’armée israélienne", a déclaré mercredi matin à des journalistes Ajith Sunghay, chef du bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme dans les Territoires palestiniens occupés. (...)
La Fondation humanitaire pour Gaza (GHF) a annoncé mercredi l’interruption temporaire de ses activités en raison de désordres. L’agence a ajouté qu’elle s’efforçait de résoudre les problèmes afin de garantir la sécurité.
"Images choquantes" (...)
"Nous avons vu hier les images choquantes (...). C’était chaotique, indigne et dangereux", a déclaré Philippe Lazzarini à Tokyo.
"Le temps presse pour éviter la famine, donc les humanitaires doivent être autorisés à accomplir leur travail salvateur maintenant", a-t-il ajouté, vantant "l’expérience et l’expertise (de l’Unrwa) pour atteindre les personnes dans le besoin". (...)
Soumis à de fortes pressions internationales, Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total qu’il imposait à la bande de Gaza depuis le 2 mars, officiellement pour contraindre le mouvement islamiste palestinien a relâcher les otages qu’il détient encore.
Depuis lors, plusieurs centaines de camions d’aide ont été autorisés par Israël à entrer dans le petit territoire dévasté par la guerre et en proie à une situation humanitaire catastrophique.
Mais l’ONU dénonce les "obstacles ahurissants" imposés selon lui par Israël et entravant le travail des agences de l’ONU, Israël accusant en retour les Nations unies de refuser "de faire (leur) travail"