
« On passe notre temps à gérer les ruptures » d’approvisionnement, regrette, auprès de l’AFP, Fabien Bruno, patron de la pharmacie préparatrice Delpech, située non loin de Notre-Dame en plein cœur de Paris.
Fin août, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ASNM) a signalé que les médicaments à base de flécaïnide à libération prolongée étaient « en tension d’approvisionnement au niveau mondial ». Ces difficultés sont apparues en 2022 et la date de retour à la normale reste incertaine. Cette pharmacie a décidé de produire ses propres gélules de ce médicament pour essayer de répondre aux besoins locaux.
Un remplacement de médicament compliqué (...)
L’hiver dernier, de la même manière, plusieurs pharmacies avaient dépanné l’Hexagone en fabriquant leurs propres gélules d’amoxicilline, antibiotique le plus prescrit dans le pays, après un appel à l’aide des autorités sanitaires.
En cet après-midi de fin septembre, « c’est le bazar » dans le laboratoire de la pharmacie Delpech : le grand écran au mur affiche un total de 3 000 préparations en retard. (...)
Une « hyperconcentration » de la fabrication
Selon l’ANSM, les laboratoires expliquent les tensions actuelles par « des difficultés d’approvisionnement en matière première et en articles de conditionnement ».
Mais pour Guillaume Racle, pharmacien et conseiller économie à l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), l’explication serait plutôt à chercher du côté d’« un problème d’hyperconcentration », vu que « tout est façonné dans la même usine en Espagne ».