
Depuis cette rentrée, le rectorat de Clermont- Ferrand a décidé de diviser par deux l’IMP qui rétribue les missions des professeurs Ressources des Usages du Numérique (RUPN). 160 professeurs en charge de missions numériques ont signé une lettre adressée au rectorat que s’est procurée le Café pédagogique. « La baisse de rémunération, pour cette mission est un manque de reconnaissance de la charge de travail de celle-ci », nous dit un enseignant référent démissionnaire. A l’heure de la gestion des Pix, d’Evalang, des ENT et autre ASSR, qui va prendre cette fonction pour 625 euros par an ? De nombreuses défections dans les établissements de l’académie sont à prévoir. Cette décision restera-t-elle localisée dans cette académie ?
Une décision incompréhensible
« On est remontés » dit un professeur référent démissionnaire en poursuivant « Paradoxalement, on diminue les dotations, dans mon collège, personne n’a signé le pacte, c’est un équivalent d’IMP, donc l’argent n’est pas utilisé. C’est vraiment un choix délibéré ». Avec cette décision du rectorat de baisser l’indemnité, plusieurs professeurs référents de l’académie de Clermont ont indiqué leur refus d’effectuer la mission de référent pour les ressources et usages numériques. 160 référents au numérique ont signé un courrier adressé au recteur : raison d’un référent par établissement, c’est plus de la moitié des établissements de l’académie qui serait concernée. L’académie de Clermont Ferrand compte 185 collèges, 54 lycées et 28 lycées d’enseignement professionnels.
Diviser par deux l’indemnité leur semble incompréhensible et scandaleux au vu du travail souvent bien supérieur à la charge réelle de travail. (...)
Une charge de travail qui a augmenté depuis 25 ans pour le même montant (...)
Travailler plus et gagner moins
Pour les professeurs référents, la charge de travail n’est pas à la hauteur de la rémunération : « Au vu de la somme de travail, c’était déjà une grande faveur que nous faisions au rectorat d’effectuer ces missions pour cette somme. Pour nous remercier de notre investissement il nous demande de faire plus pour deux fois moins soit 625€ ou environ 60€ par mois. » (...)
« Le numérique dans l’éducation, on en parle beaucoup, mais… »
La non-reconnaissance du travail des professeurs est un sujet de souffrance, au-delà de la perte de rémunération. Un professeur qui a refusé de poursuivre la mission explique : « On ne reconnait pas le travail effectué à sa juste valeur, les missions se sont multipliées. J’y passe toujours plus de temps et du jour au lendemain, on divise par deux la rémunération. Le numérique dans l’éducation, on en parle beaucoup, mais… »
Une priorité du Ministère de l’Education nationale pour ses élèves mais sans moyens (...)
Et la colère
Le professeur est « en colère ». Il enseigne depuis de longues années, précise que la rémunération n’avait pas évolué. Il ajoute « on ne compte pas nos heures », « on s’investit dans nos établissements pour que les collègues aient accès au parc numérique mais à force de penser que des professeurs qui s’investissent beaucoup, le feront malgré tout, au bout d’un moment, ça suffit. »