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non-fiction
Ethnographie des vies de femmes dans la France du premier XXe siècle
#femmes
Article mis en ligne le 9 juillet 2024
dernière modification le 7 juillet 2024

Entre 1968 et 1975, Yvonne Verdier participe à une enquête ethnographique collective menée par le CNRS sur le village de Minot, en Côte-d’Or. Il s’agit d’étudier la vie quotidienne des femmes dans ce village bourguignon, depuis le début du siècle jusqu’à l’entre-deux-guerres, puis de 1950 à 1975. Le résultat de ce travail est publié en 1979 par les éditions Gallimard sous le titre Façons de dire, façons de faire. La laveuse, la couturière, la cuisinière. C’est la réédition de cet ouvrage, désormais classique, que proposent les éditions Folio

Distribution des rôles sociaux

Comme le sous-titre l’indique, l’autrice retient trois figures de femmes qui jouent un rôle social particulier : la laveuse, la couturière et la cuisinière. Toutes incarnent une part de savoir-faire spécifique, dessinant les rapports à l’espace, au temps ou à la nature d’un groupe social donné.

Mais ces figures font aussi office de prismes particuliers à partir desquels analyser plus généralement la manière dont la culture féminine trouve à s’exprimer dans une période historique marquée par de fortes mutations et reconstructions, qui impliquent d’importantes variations de leurs rôles sociaux. Par ailleurs, derrière ces fonctions professionnelles, se déploie également un maillage serré de rôles sociaux ou familiaux divers (mères, grand-mères, filles, voisines, etc.).

Ce monde des femmes se construit bien sûr en relation et souvent en opposition avec le monde des hommes, selon des effets de reproduction sociale bien connus. Mais Verdier souligne que la vie de ces femmes ne saurait être décrite comme un ensemble de processus mécaniques aboutissant à un destin inéluctable (...)