Depuis plusieurs semaines, chaque jour ou presque, de petites embarcations chargées d’exilés maghrébins et subsahariens débarquent sur les îles des Baléares, à l’est de l’Espagne, en mer Méditerranée. Une recrudescence des arrivées qui font pression sur les centres d’accueil de l’archipel.
(...) Dimanche 4 août vers 2h du matin, 25 personnes d’origine subsaharienne ont été secourues à environ 70 km de Formentera. "Tous les migrants étaient apparemment en bonne santé", ont rapporté les autorités des Îles Baléares.
La veille, 87 personnes réparties dans trois embarcations avaient débarqué sur cette île située à l’ouest de l’archipel. (...)
Vendredi 2 août, 22 passagers d’un même canot ont nécessité l’assistance des secours au sud de Cabrera cette fois, petite île au sud de Majorque. Tous d’origine subsaharienne, ils sont arrivés à terre sains et saufs. Au même moment, 34 exilés débarquaient à Formentera, et s’ajoutaient aux 61 autres personnes arrivées la veille.
Selon un bilan arrêté au 4 août, en 2024, 2 013 personnes ont débarqué aux Baléares contre 2 278 pour toute l’année 2023.
"Surpopulation" dans les centres (...)
À Majorque, si les autorités poussent les murs, elle déplorent dans le même temps le manque de soutien du gouvernement central. Le 16 juillet, l’IMAS a lancé un appel à Madrid pour pallier le manque de places. Laissée sans réponse, elle a été réitérée le 3 août dernier : en plus de places supplémentaires pour les mineurs, l’IMAS exige davantage de moyens financiers pour leur hébergement, et une réforme de la politique migratoire espagnole. (...)
Ceuta saturée
Les mêmes exigences se font entendre ces dernières semaines à Ceuta, enclave espagnole frontalière du Maroc. Saturé, son centre d’accueil (CETI) n’accueille plus de nouveaux arrivants depuis le 1er août. Si cette situation s’explique par des arrivées plus régulières dans l’enclave, elle résulte aussi d’une gestion administrative contraignante. Comme aux Baléares, les transferts de migrants – mineurs et adultes - sont en effet organisés au compte-goutte vers le continent, sur décision des régions.
Les migrants se retrouvent donc parfois à patienter durant des mois, faisant pression sur leur structure de première arrivée. (...)
La fermeture du CETI a fait réagir de l’autre côté de la Méditerranée. Samedi 3 et mardi 6 août, 109 exilés originaires de Guinée, du Soudan et d’Algérie ont été transférés vers la péninsule, en Andalousie. Ces transferts ont été rendus possible grâce au déclenchement d’un "programme d’assistance humanitaire". D’après l’agence de presse EFE, une centaine d’immigrés supplémentaires pourraient quitter la ville ce jeudi pour soulager encore un peu plus le centre, d’une capacité de 512 places.