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GEO
Enfermée un an dans un habitat simulant la vie sur Mars, la commandante Kelly Haston témoigne
#astronautes
Article mis en ligne le 12 août 2024

Fausses sorties spatiales, communications limitées, potager vertical… Kelly Haston, commandante d’une première mission inédite pour la Nasa, est fière d’avoir aidé à préparer un futur voyage vers la planète rouge en passant 378 jours enfermée dans un habitat martien, situé au Texas.

Le but de l’expérience, qui s’est achevée début juillet, était de mieux comprendre comment un tel isolement affecte les performances et la santé d’un équipage. Un voyage aller-retour vers Mars prendrait en effet plus de deux ans, au minimum.

Envisager d’aller sur Mars serait "plus difficile" après une année de simulation

(...) Ce qui lui a le plus manqué ? "Les gens. Sans aucun doute", répond la quinquagénaire à l’AFP. "J’aurais pu rester dans cet habitat une année de plus et survivre avec toutes les autres restrictions, mais mes proches… Vos proches vous manquent tellement."

Toutes les communications avec l’extérieur étaient différées du même délai qu’entre la Terre et Mars, soit jusqu’à une vingtaine de minutes (une quarantaine aller-retour). Peu de vidéos, très lourdes, pouvaient être reçues ou envoyées. (...)

Le moral, la clé pour tenir aussi longtemps dans l’habitat imprimé en 3D

Les seuls contacts humains directs : ses trois coéquipiers, à la fois collègues et colocataires.

"Jusqu’à la fin, nous avons pris nos repas ensemble", raconte-t-elle. "Nous avons passé beaucoup de temps ensemble presque tous les jours, et pas seulement au travail."

La clé selon elle : que chacun ait fait attention à ne pas trop affecter les autres en cas de moral bas. (...)

Leur maison de 160 mètres carrés comportait des espaces communs, des chambres et même un petit potager. Baptisé Mars Dune Alpha et installé à Houston, l’habitat a été imprimé en 3D. (...)

Un faux espace extérieur, pas à l’air libre mais reconstituant l’environnement martien avec du sable rouge, a servi à simuler les sorties spatiales.

Ce "bac à sable", comme il a été surnommé, se trouvait derrière un sas. Des participants y réalisaient des tâches en équipe et en combinaison, guidés par un autre à l’intérieur.
De l’ennui parfois, ce qui semble "assez réaliste pour un voyage aussi long" (...)

"je me suis surprise moi-même à ne pas ressentir un vrai manque d’activités extérieures jusque très tard dans la mission." (...)

La longue durée de l’expérience était clé pour récréer des conditions les plus réalistes possibles. (...)

Bien sûr, ces simulations ne peuvent pas répondre à "toutes les questions", dit Kelly Haston. "Mais je pense qu’il y a certaines choses sur lesquelles nous pouvons aider."

Un enjeu pour adapter les ressources à emmener lors du véritable voyage vers Mars (...)

Pour aller sur Mars, chaque gramme de cargaison sera compté, c’est pourquoi différencier ce qui est nécessaire du superflu est fondamental, a-t-elle expliqué dans un podcast de l’agence. (...)

Cette question - quelle quantité de nourriture emporter ? - est selon elle l’une des principales à laquelle doit répondre le programme CHAPEA, dont la mission de Kelly Haston était la première sur trois.

Peu de détails ont filtré sur les tâches précises accomplies, ou les obstacles imaginés par la Nasa pour tester l’équipage, car la plupart devront être répétés afin de récolter les données les plus solides possibles. La deuxième mission est prévue en 2025.