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En Tunisie, les procédures de demande d’asile suspendues jusqu’à nouvel ordre
#Tunisie #migrants #immigration #asile
Article mis en ligne le 1er novembre 2024
dernière modification le 29 octobre 2024

Les procédures de demande d’asile gérées par l’agence des Nations unies pour les réfugiés sont suspendues en Tunisie depuis le mois de juin et jusqu’à nouvel ordre. Des centaines de migrants sont concernés.

(...) Eric n’arrive pas à y croire. Lui qui a traversé la moitié du continent à 16 ans dans l’espoir de trouver un endroit où vivre en sécurité. "Tout mon problème est d’être protégé. Moi, je suis ici uniquement pour faire ma demande d’asile", plaide le jeune homme qui assure qu’il ne tentera pas de prendre la mer, de crainte d’y perdre la vie.

Répression envers les organisations d’aide aux migrants

Selon nos informations, les procédures de demande d’asile gérées par le HCR en Tunisie ont été suspendues au mois de juin à la demande des autorités tunisiennes. L’assistance destinée aux personnes déjà sous protection de l’agence ainsi que les activités destinées aux réfugiés sont maintenues en revanche. (...)

La Constitution tunisienne reconnait le droit d’asile politique et Tunis a ratifié la Convention de Genève de 1951. Un projet de loi sur le droit d’asile a même été préparé mais le texte n’a jamais été adopté, expliquait en février 2021 le média en ligne tunisien Nawaat. Sans arsenal législatif, les questions d’asile et de protection sont donc déléguées au HCR.

"La reconnaissance du droit d’asile nécessite une refonte des lois sur les statuts des migrants, notamment en ce qui concerne le droit du travail, afin de faciliter leur intégration", avait, de son côté, indiqué Romdhane Ben Amor du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) à Nawaat.

Les raisons précises de cette suspension ne sont pas connues. Mais ce nouvel obstacle dans le parcours d’asile s’inscrit dans la continuité de la répression du gouvernement tunisien envers les associations de défense des droits humains et des migrants dans le pays.

En mai dernier, la présidente de l’association antiraciste Mnemty et l’ancienne présidente de la branche tunisienne de France Terre d’Asile ont été arrêtées et placées en garde à vue. Dans la presse, le président Kaïs Saïed s’en était alors pris à "des associations et des organisations" qui recevraient, selon lui, "des sommes astronomiques de l’étranger". "Ces associations pleurnichent et versent des larmes dans les médias. La plupart de leurs responsables sont des traîtres et des mercenaires", avait-il chargé.
"On n’a plus aucune assistance"

Depuis, les associations se font discrètes et la plupart ont cessé leurs activités d’aide aux migrants, laissant les exilés encore plus démunis. Privé de l’aide financière qu’il touchait depuis le début de l’année, Eric a dû quitter en avril l’appartement qu’il louait et vit aujourd’hui à la rue à Tunis. (...)