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En Suède, fronde locale contre le plan de "retour volontaire" des immigrés
#Suede #migrants #immigration #solidarites
Article mis en ligne le 3 décembre 2025
dernière modification le 2 décembre 2025

En Suède, la fronde monte contre la politique migratoire du gouvernement. Partout dans le pays, des élus locaux refusent de participer au programme d’aide au "retour volontaire" des immigrés, voulu par la droite et l’extrême droite au pouvoir. Un mouvement inédit qui prend la coalition gouvernementale de court.

"Merci mais non merci". C’est ainsi que Roland Boman, le maire de Jokkmokk, petite ville du nord de la Suède a catégoriquement décliné l’invitation du gouvernement à une rencontre pour discuter du rapatriement volontaire. "Nous n’avons aucune personne que nous voulons envoyer hors de notre commune ou à l’étranger. Au contraire, nous avons besoin de plus de personnes qui viennent s’installer et travailler ici, à Jokkmokk. Dans la commune voisine, appelée Boden, il y a une maison de retraite dans un petit village nommé Harads. En quelques années, 20 employés ont été expulsés. Ils venaient d’un centre d’accueil pour réfugiés, et plusieurs avaient été recrutés pour travailler dans les soins aux personnes âgées. Vingt personnes ! C’est tout un effectif ! Toutes travaillaient, payaient leurs impôts et percevaient des salaires conformes aux conventions collectives".

"On ne peut pas envoyer aux gens le message qu’ils sont indésirables"

C’est lui, Roland Boman, qui a, depuis le cercle polaire, pour ainsi dire lancé le mouvement. "Ce que je vois aujourd’hui en Suède, c’est que les personnes qu’on expulse, ce sont des gens qui travaillent. Tout est désormais axé sur les représailles et les punitions. Plus personne ne parle d’humanisme".

Cette révolte s’est rapidement étendue au reste du pays jusqu’à l’extrême sud, à Malmö où le conseiller municipal Sedat Arif est atterré par ce budget de 217,5 millions d’euros alloués aux départs volontaires (...)

"Nous avons un gouvernement incroyablement peu sérieux"

À compter du 1er janvier 2026, la contribution au rapatriement va passer de 2 300 euros à quasiment 32 000 euros par personne. À Stockholm, le social-démocrate Alexander Ojanne, adjoint au maire, dénonce un dispositif contreproductif. "On va perdre une main-d’œuvre qualifiée dont nous avons besoin. Nous avons un gouvernement incroyablement peu sérieux. Et surtout un gouvernement mal informé. Ils sont aveuglés par leur idéologie. On a l’impression que le gouvernement a largement bricolé ses solutions en coulisses, derrière des portes closes, où seuls les partis de la coalition étaient présents".

Une enquête menée, à la demande du gouvernement, avait pourtant conclu à l’inefficacité d’un tel dispositif et à ses potentiels effets pervers. À ce jour, près d’un tiers des communes suédoises ont, elles aussi, répondu par un "Merci, mais non merci".