
Dans le camp de réfugiés de Schisto, près d’Athènes, les enfants grandissent en sécurité mais sont confrontés à un manque de perspectives.
Le camp de réfugiés de Schisto se dresse dans un paysage aride en périphérie d’Athènes, à environ une demi-heure de route du centre-ville de la capitale grecque.
Au petit matin, les températures dépassent déjà les 30 degrés. Malgré la chaleur étouffante, un garçon d’environ cinq ans, pieds nus, court sur le gravier pour aller assister, curieux, à un exercice de routine mené par un groupe de sapeurs-pompiers.
Schisto accueille actuellement un peu moins de 200 enfants de moins de 17 ans. La plupart d’entre eux sont originaires de Syrie, d’Afghanistan, de Somalie et d’Irak. Tous les mineurs ici sont accompagnés.
Dans le passé, des zones étaient réservés aux enfants non accompagnés dans les camps de réfugiés en Grèce. Désormais, ces mineurs sans parents sont hébergés dans des camps spécialisés afin de répondre à leurs besoins spécifiques. (...)
"Nous avons été sur la route pendant trois jours, je m’en souviens", raconte Ayham, qui ne se rappelle toutefois d’aucun autre détail sur son voyage jusqu’en Grèce.
Demandes d’asile rejetées
"Ce que nous avons vécu en Turquie a été terrible", explique sa mère Alaa Alhatab, 34 ans. "C’est terrible lorsque vos enfants rentrent de l’école et vous disent qu’ils ont été victimes de violences. Ce n’est pas un pays sûr." (...)
Elle se sent en sécurité en Grèce et assure que le personnel de Schisto s’occupe bien sa famille. Elle ne veut en aucun cas retourner en Syrie, même si la demande d’asile de la famille a déjà été rejetée à deux reprises. "Je veux le meilleur pour mes enfants. Pour l’instant, nous gardons encore espoir".
Les enfants de Schisto semblent conscients que la Grèce est vue par leurs parents comme une étape avant de rejoindre des pays comme le Canada, le Royaume-Uni ou l’Allemagne.
Chaque famille vit dans son propre conteneur, qui comprend deux chambres, des lits simples et superposés, une salle de bain et une cuisine équipée d’une cuisinière et d’un réfrigérateur. L’eau chaude est obtenue par des panneaux solaires et des chaudières électriques. Les conteneurs sont également tous équipés d’une climatisation. (...)
Le camp dispose par ailleurs d’un bâtiment adapté aux personnes handicapées et équipé d’une rampe d’accès.
Les enfants sont actuellement en vacances d’été et passent la plupart de leurs journées dans les conteneurs à l’abri du soleil. Ce n’est que le soir, lorsque la chaleur devient davantage supportable, qu’ils se retrouvent à l’extérieur, sur le terrain de jeu et le petit terrain de football.
Se reconstruire un foyer
La plupart des enfants vont à l’école grecque et communiquent déjà en grec. D’autres choisissent de ne pas aller à l’école. "Nous ne pouvons et ne voulons pas obliger ces enfants et leurs parents à le faire", explique Thomas Papakonstantinou, directeur du camp de Schisto depuis 2020. (...)