Le parti du président Javier Milei, La Libertad Avanza, arrive en tête (40,7 %) des élections législatives de mi-mandat organisées dimanche en Argentine, après le dépouillement de plus de 97 % des bulletins. Une victoire qui conforte le président ultralibéral qui a promis "d’avancer sur la voie réformiste".
Test réussi haut la main pour Javier Milei. Le président ultralibéral argentin a obtenu un éclatant vote de confiance pour poursuivre ses réformes, et salué un "point de bascule" pour l’Argentine, après le large succès de son parti aux législatives de mi-mandat dimanche, avec un peu plus de 40 % des voix au niveau national.
Le résultat, qui dément bien des sondages, est un immense soulagement pour l’exécutif, alors que l’incertitude liée au scrutin avait placé l’économie argentine, et sa monnaie, le peso, sous une intense pression depuis deux mois. Déclenchant la promesse d’une aide massive de son allié américain Donald Trump, jusqu’à 40 milliards de dollars. (...)
Le président américain a félicité son allié pour sa "victoire écrasante". "Il fait un travail formidable ! Notre confiance en lui a été justifiée par le peuple argentin", a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. (...)
Une victoire franche et surprenante
Suffisant, toutefois, pour accroître la capacité du président "anarcho-capitaliste" à réformer et déréguler – sur ses deux ans restants de présidence – une économie fragile aux faibles réserves de changes et sujette aux turbulences financières.
Selon des projections exprimées dimanche par Javier Milei lui-même, mais non confirmées par l’autorité électorale, son bloc de députés passerait de 37 à 101 (sur 257 députés), et ses sénateurs de six à 20, sur un total de 72 sénateurs.
Javier Milei avait estimé qu’obtenir un tiers des sièges, serait un "bon chiffre", seuil lui permettant en particulier d’imposer ses vetos aux parlementaires le cas échéant. (...)
"Une victoire sans appel, surprenante", a convenu pour l’AFP le politologue Sergio Berensztein.
"L’Argentine a donné un soutien très fort au président, qui a maintenant l’opportunité de démontrer qu’avec un Parlement plus favorable, il est effectivement en mesure de tenir ses promesses". Comme celle maintes fois répétée "d’éradiquer" l’inflation totalement d’ici mi-2026.
Javier Milei arrivait au scrutin déjà auréolé d’un succès contre inflation, ramenée en 20 mois de plus de 200 % à 31,8 % en interannuel, et d’un équilibre budgétaire inédit depuis 14 ans.
Mais son "plus grand ajustement budgétaire de l’histoire" – comme il aime à répéter – a vu plus de 200 000 emplois perdus, une activité anémiée, en contraction de 1,8 % en 2024, une reprise en 2025 qui s’essouffle. Et une société plus que jamais à deux vitesses.
Depuis 2023, le chef de l’État a beaucoup légiféré par décrets, ou accords législatifs ponctuels dans l’hémicycle. Mais il s’était vu de plus en plus entravé par un Parlement braqué par sa rigidité, voire ses insultes : "nid à rats", "dégénérés"...
L’opposition dépitée
L’opposition modérée, des secteurs de l’économie productive mais aussi des bailleurs internationaux, à l’instar du FMI, demandaient avec insistance à l’exécutif "de renforcer le soutien politique et social" à ses réformes.
Et nombre d’analystes estiment qu’au-delà du scrutin, Javier Milei devra prendre un virage pragmatique. Javier Milei lui-même a paru dimanche soir tendre une main, affirmant qu’"il y a des dizaines de députés et de sénateurs avec lesquels nous pouvons arriver à des accords de base" sur des réformes.
Dans son viseur de réformes d’ici 2027 : des réformes fiscales, de flexibilisation du marché du travail, et du système de protection sociale.
Dans l’opposition péroniste, dépitée et visiblement toujours pas remise du choc Milei de 2023, dominait le dépit, et "le sentiment que ce qui est en train de gagner, c’est l’indifférence. (...)
La participation dimanche, de 67,9 % était quasiment la plus faible de toutes les élections depuis le retour de la démocratie en 1983.