
Suite aux multiples démantèlements de campements et mises à l’abri en dehors de Paris qui ont précédé les Jeux olympiques, Médecins du monde a mis en place des maraudes pour fournir des soins aux exilés qui subsistent dans la rue. InfoMigrants a suivi l’une d’elles. Reportage.
Sous la ligne 2 du métro parisien, dans le nord de la capitale, des tas de cartons disposés en forme de silhouettes humaines trainent ici et là autour de quelques matelas. Seules quelques personnes restent entre ces traces laissées par ces nuits d’errance.
"Parfois, on se rend sur des lieux de campements où il y avait des centaines de personnes il y a quelques semaines et on ne croise plus aucun exilé", explique Matthias Bingham, intervenant terrain pour Médecins du monde (MdM).
Depuis quelques semaines et le début des Jeux olympiques, Médecins du monde (MdM) vient à la rencontre des migrants les plus isolés lors de maraudes, un nouveau dispositif lancé à l’occasion des JO.
Auparavant, l’ONG médicale intervenait avec un camion mobile ou avec ses permanences. "Mais avec les JO, on a du adapté notre dispositif", explique Matthias Bingham. "L’objectif de ces maraudes, c’est faire de ’l’aller vers’ [...] Aujourd’hui, à cause du dispositif policier des Jeux, les gens qui restent se cachent, se mettent dans des lieux reculés et mettent, par exemple, leur tente entre deux buissons", ajoute-t-il. (...)
"Le 115, c’est impossible que ça marche" (...) Il y a 8 000 appels par jour et pas assez de place" (...)
Simplement orienter les migrants vers les structures adaptées peut leur fournir une grande aide. Ce fut le cas pour ce jeune Érythréen allongé sur un matelas le casque audio vissé sur les oreilles. Il a été orienté à la "Halte humanitaire" du Samu social la semaine dernière par Médecins du monde pour la gale mais ne pouvait pas se déplacer, faute de pouvoir se payer les transports - le prix d’un ticket RATP est passé à 4 euros durant les Jeux. Aujourd’hui, il a pu se rendre chez un médecin grâce aux tickets distribués par l’association et la gale se guérit peu à peu. (...)