📚💻 La « nature humaine » n’est pas fixe : elle se transforme avec ses conditions matérielles. L’imprimerie, la culture du livre, puis les réseaux numériques ont remodelé nos comportements, nos sociabilités et notre pensée
Changer le mode de production, c’est changer l’humain (...)
1. La culture du livre : lenteur, linéarité, profondeur
L’invention de l’imprimerie et la diffusion massive du livre ont instauré une nouvelle temporalité cognitive.
Lecture linéaire, réflexion concentrée, construction progressive des idées
- Diffusion hiérarchisée du savoir, canaux relativement stables
- Renforcement des notions d’auteur, d’œuvre, de permanence
- Ce mode de production du savoir a consolidé une sociabilité du débat argumenté, de la formation longue, et une conception du temps culturel tournée vers la mémoire et la durée.
2. Les réseaux numériques : instantanéité, flux, connectivité
Avec Internet et les réseaux sociaux, le mode de production bascule vers l’instantanéité et la coproduction distribuée.
- Fragmentation de l’attention, zapping informationnel
- Circulation horizontale, virale, multiplicité des énonciateurs
- Valeur sociale mesurée par la visibilité et la vitesse de réaction
- Ce régime induit des formes nouvelles de socialité : tribus affinitaires, débats éphémères, co‑création en temps réel, mais aussi polarisation et économie de l’attention.
3. Du livre aux réseaux : mutation de la « nature humaine »
Ces deux écosystèmes informationnels ne fabriquent pas le même type d’humain. (...)
Ce que nous appelons « nature humaine » prend des formes distinctes dans chacun de ces univers : l’imprimerie a produit l’homme du texte ; les réseaux produisent l’homme du flux. (...)
Conclusion (...)
Comprendre cet impact est essentiel pour penser l’avenir : quel type d’humain voulons‑nous façonner ? (...)