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L’Express
Donald Trump : cette loi du XVIIIe siècle qu’il veut utiliser contre un gang vénézuélien
#USA #Trump #expulsions
Article mis en ligne le 18 mars 2025
dernière modification le 16 mars 2025

Etats-Unis. Le président américain avait prescrit l’expulsion de membres présumés d’un gang de trafiquants de drogue, affirmant qu’il pouvait les déclarer "ennemis étrangers". La décision a été bloquée par un juge.

Dans sa lutte contre un gang vénézuélien, Donald Trump a tenté d’invoquer, ce samedi 15 mars, une loi datant de 1798, utilisée pour la dernière fois pendant la Deuxième Guerre mondiale contre des résidents Japonais. Le président américain avait prescrit l’expulsion de membres présumés du gang de trafiquants de drogue Tren de Aragua, affirmant qu’il avait le droit de les déclarer "ennemis étrangers" en vertu de ce texte.

Des défenseurs des droits humains ont saisi la justice et le juge James Boasberg a ordonné une suspension de 14 jours de toute expulsion, jusqu’à ce qu’il dispose de plus de temps pour examiner la légalité du décret. Dans un communiqué, la ministre de la Justice, Pam Bondi, a critiqué une décision qui, selon elle, bafoue "le pouvoir du président Trump, et met en danger le public et les forces de l’ordre".

La Maison-Blanche a jusqu’à lundi pour faire appel de la suspension, faute de quoi la prochaine audience aura lieu le 21 mars, a indiqué le juge. Cette loi sur les étrangers et la sédition est un texte qui permet au président américain d’arrêter ou d’expulser des citoyens d’une nation ennemie. (...)

Créée en 1798, elle a été utilisée lors de la guerre anglo-américaine de 1812, pendant la Première Guerre mondiale et surtout durant la Deuxième Guerre mondiale, quand 120 000 Japonais et Américano-Japonais ont été internés aux Etats-Unis. (...)

La Maison-Blanche a estimé samedi dans un communiqué que ce gang entretenait des liens avec le président vénézuélien Nicolás Maduro. (...)

"L’intention de l’administration Trump d’utiliser une autorité de temps de guerre pour l’application des lois sur l’immigration est aussi inédite qu’illégale", a estimé dans un communiqué Lee Gelernt, un responsable de l’organisation de défense des droits humains ACLU. "Il s’agit peut-être de la mesure la plus extrême jamais prise par l’administration, ce qui n’est pas peu dire", a-t-il ajouté.