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Deux mandats de lepénisation des esprits. Macron ouvre la voie au fascisme
#Macron #extremedroite #fascisme
Article mis en ligne le 26 novembre 2023
dernière modification le 23 novembre 2023

Dans son essai Macron et l’extrême droite, Sébastien Fontenelle raconte une mandature passée à paver la voie au fascisme. Entretien.

Titre original : Macron, « fourrier du fascisme » ?

Ancien chroniqueur dans ces pages et actuel journaliste à Blast et Politis, Sébastien Fontenelle vient de publier Macron et l’extrême droite – Du rempart au boulevard (Florent Massot, en coédition avec Blast). L’occasion de revenir avec lui sur des années de création par le régime Macron d’un « arc républicain » à même de rivaliser avec l’extrême droite.

Dans ton ouvrage, tu définis le « macronisme », non pas comme un gouvernement fasciste, mais comme un régime qui prépare le possible avènement du fascisme.

« Je pense qu’il installe, jour après jour, “la possibilité du fascisme”1. Rien, chez Emmanuel Macron, ne permettait de prévoir qu’il creuserait un tel boulevard devant l’extrême droite après son élection à la présidence de la République en 2017. On savait que son programme prétendument “disruptif” n’était jamais qu’une énième déclinaison du dogme thatchériste. Mais pendant sa campagne de 2017, il avait quand même dit, sur deux ou trois sujets, comme les violences policières, des trucs pas complètement odieux. Il se présentait d’ailleurs comme un rempart contre l’extrême droite. Dans son livre programmatique Révolution – ne riez pas –, publié en 2016, il écrivait : “Si nous ne nous ressaisissons pas […], dans cinq ans, ou dans dix ans, le Front national sera au pouvoir.” Il promettait, implicitement, d’empêcher, s’il était élu, un si funeste avenir. Une promesse mensongère. Dès les premières semaines de son règne, il a commencé à faire preuve d’une constante complaisance pour l’extrême droite, en lui adressant des signaux très directs quand il a par exemple projeté en 2018 d’“honorer” la mémoire du “grand soldat” Pétain, ou quand il a ensuite accordé un entretien exclusif à l’hebdomadaire d’extrême droite Valeurs actuelles. » (...)

Si on ajoute les facilités consenties à un Gérald Darmanin, laissé libre de disserter dans son dernier bouquin sur “les difficultés touchant à la présence de dizaines de milliers de Juifs en France” à l’époque napoléonienne ou de citer l’historien maurassien Jacques Bainville à la tribune de l’Assemblée nationale, j’ai tendance à penser que nous sommes en présence de quelque chose d’un peu plus compliqué qu’une simple stratégie électorale. La verticalité du règne macroniste, ses brutalités constantes – verbales, policières, etc. –, ses atteintes répétées et de plus en plus fréquentes aux libertés fondamentales : tout cela crée, disons, un climat… » (...)

« La Première ministre Élisabeth Borne et la plupart des membres de son gouvernement prennent soin, lorsqu’ils les excluent verbalement du “champ républicain” – cette sinistre plaisanterie –, de toujours associer dans un même opprobre ce qu’ils appellent “l’extrême gauche”, c’est-à-dire La France insoumise (LFI), et l’extrême droite. Ce qui est extraordinairement pernicieux (...)

 voir aussi :
 (Blast)
E Macron , le tremplin pour l’extrême droite, par Sébastien Fontenelle (13’20)