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des sénateurs veulent faire reconnaître le crime d’écocide dans la loi française
Article mis en ligne le 8 avril 2019

Le crime d’écocide, qui punit les atteintes les plus graves à l’environnement et les êtres vivants, va-t-il faire son entrée dans le droit pénal français ? C’est en tous cas la proposition des sénateurs du groupe socialiste et républicain, qui viennent de déposer un texte en ce sens. Un dépôt presque "surprise" tant la reconnaissance de l’écocide peinait à prendre corps au niveau national, en raison de sa complexité, de sa dimension transnationale et de la défiance qu’elle peut susciter dans les milieux économiques.

Mais aujourd’hui, ce sujet est porté par la mobilisation sans précédent sur le climat et plus largement sur l’environnement au niveau mondial. En France, depuis septembre, des centaines de milliers de personnes ont manifesté pour lutter contre le changement climatique et la pétition "L’Affaire du Siècle" a rassemblé près de deux millions de personnes autour d’une action juridique contre l’État français.

Un sujet qui devient politique

Le texte vise des peines lourdes, volontairement "très très dissuasives" : jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle et 7,5 millions d’euros d’amende pour les responsables des dommages "portant atteinte de façon grave et durable à l’environnement et aux conditions d’existence d’une population" qui résulteraient d’une "action concertée tendant à la destruction ou dégradation totale ou partielle d’un écosystème, en temps de paix comme en tant de guerre". Des peines sont également prévues si la simple intention est avérée, sans dommages prouvés.

Quelle efficacité ?

Pour certaines ONG environnementales pourtant, le sujet n’est pas là. Pour Anne Roques, juriste chez FNE (France Nature environnement), il "s’agit d’abord d’appliquer les textes existants en arrêtant de faire passer les intérêts économiques des méga projets avant les intérêts environnementaux". Au contraire, Valérie Cabanes, juriste internationale spécialiste de l’écocide (1) et présidente d’Honneur de Notre Affaire à Tous (l’ONG à l’initiative de l’Affaire du Siècle), se "réjouit" de voir une telle loi portée par des élus français. Même si elle s’inquiète des confusions du texte. (...)