
Plusieurs millions d’Américains ont défilé samedi à travers les États-Unis pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme “l’autoritarisme grandissant” de Donald Trump.
“Il y avait des enseignants, des avocats, des anciens combattants et des fonctionnaires licenciés. Des enfants, des grands-mères, des étudiants et des retraités”, égrène le New York Times. “Sortis en masse à travers le pays, dans les grandes villes comme dans les petites, ils sont apparus costumés, faisant retentir de la musique, brandissant des pancartes, hissant des drapeaux américains et acclamant les voitures qui les klaxonnaient”.
“L’ambiance, dans la plupart des lieux, était irrévérencieuse, mais paisible et familiale”, observe le quotidien américain. “L’objectif, cependant, était précis. La foule, partout, partageait le même mantra : pas de rois (No Kings) ”.
“Les États-Unis sont dans la rue”, abonde Le Temps. “Avec le même message, de New-York à Los Angeles en passant par Porto-Rico, l’Alaska, le Dakota du Nord et les rives du Mississippi : Non à l’autoritarisme grandissant de Donald Trump”.
Quelque 2 700 rassemblements avaient été organisés à travers le pays. Et dans l’attente d’estimations indépendantes, “les organisateurs ont déclaré que près de sept millions de personnes avaient participé aux manifestations de samedi”, soit deux millions de plus que lors des premiers défilés “No Kings”, organisés le 14 juin dernier, le jour de l’anniversaire de Donald Trump, remarque le Washington Post. (...)
Le grand quotidien de la côte ouest rappelle que les manifestations de samedi visaient à s’opposer “non seulement au président, mais aussi aux politiques de son administration en matière d’immigration, d’éducation, de santé et de protection de l’environnement”.
Donner du courage aux progressistes
Quatre mois après les défilés de juin, “les revendications restent intactes, tant le glissement du pouvoir exécutif préoccupe”, renchérit Le Soir, soulignant que “l’été fut brûlant outre-Atlantique”. (...)
Désormais, pour Donald Trump et ses partisans les plus fervents, l’idée d’un ennemi intérieur ne fait aucun doute”.
Pour preuve, les déclarations des alliés de Trump cette semaine, qui accusaient les organisateurs de “No Kings” de promouvoir “la haine de l’Amérique” et promettaient des cortèges remplis de “terroristes” et d’“antifas”.
Des critiques qui ne comprennent même pas “que les manifestations sont légitimes dans un État démocratique”, soupire El País.
Mais pour le quotidien madrilène, cette journée a surtout “permis d’insuffler un peu de courage aux progressistes, qui peinent à trouver le ton ou la voix pour affronter Trump, et de démontrer la force de la société civile dans un pays très polarisé où les citoyens se distancient de la politique”.