
Jeudi 26 septembre 2024, le Tribunal de police de Paris a relaxé quatre scientifiques et activistes de Scientifiques en rébellion et Extinction Rebellion qui étaient poursuivi·es suite à une conférence- occupation tenue au Muséum National d’Histoire Naturelle le 9 avril 2022 pour alerter sur les conséquences de l’inaction climatique du gouvernement et l’extinction des espèces. Cette relaxe marque une victoire importante pour les mobilisations écologistes dans leur ensemble car le juge a reconnu l’état de nécessité, estimant qu’il n’y avait aucun doute sur la gravité de la situation. Mais le parquet a fait appel.
Dans la soirée du 9 au 10 avril 2022, une trentaine de scientifiques et militant·es s’installaient dans une galerie du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), à Paris, pour alerter sur la perte de la biodiversité et la crise climatique au travers d’une conférence-occupation intitulée « La nuit de l’Extinction ». Au cours de cette occupation, commencée peu avant la fermeture du musée pour ne pas gêner le public, il n’y eut aucune dégradation ni violence mais une série de conférences sur le risque d’extinction de la biodiversité, retransmises en direct sur les réseaux sociaux, et une banderole où il était écrit que « Dire la vérité n’est pas un crime ». Les participants et participantes ont quitté les lieux dans le calme à l’issue des présentations scientifiques.
Ce fut la première action de désobéissance civile organisée en France par le collectif Scientifiques en rébellion, formé après l’appel de 1000 scientifiques à la désobéissance civile publié dans le journal Le Monde en février 2020, en association avec Extinction Rebellion (XR). Cette action s’inscrivait dans le cadre d’une campagne internationale de Scientist Rebellion et annonçait également la campagne d’XR qui allait suivre avec, notamment, l’occupation d’une partie des Grands Boulevards pendant le week-end du 16 avril 2022.
Le MNHN a porté plainte, suscitant une vague de soutien à l’action des activistes en interne, mais ne s’est pas porté partie civile au procès. Une pétition de soutien de membres du MNHN et de l’enseignement supérieur et de la recherche a été signée par plus de 30.000 personnes. (...)
Le juge a relaxé les quatre militant·es au nom de l’état de nécessité, décrit de la manière suivante à l’article 122-7 du Code pénal : « N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace. » (...)